5.000 Belges réclament le droit à l’oubli sur Google

5.000 Belges réclament le droit à l'oubli sur Google
Julien Vandevenne
Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

Vivre dans l’ombre, même dans le numérique, n’est pas facile !

En mai 2014, un arrêt de la Cour de justice européenne étoffe une directive européenne relative à la vie privée remontant à 1998 et reconnaît un droit à l’oubli : «tout citoyen européen peut demander à ce que ses données à caractère personnel n’apparaissent plus dans les résultats de moteurs de recherche en ligne si celles-ci sont erronées, excessives ou ne sont plus pertinentes.»

Depuis la mise en ligne d’un formulaire, Google, premier moteur de recherches mondial, a déjà reçu près de 5.000 demandes belges. Celles-ci concernent 15.000 références, dont la moitié a déjà été supprimée. Depuis mai dernier, environ 500.000 requêtes de suppression ont été enregistrées en Europe, dont 170.000 exécutées.

Les internautes doivent prouver que la publication de données personnelles leur est dommageable. S’ils ne sont pas entendus par le gestionnaire du site Internet – qui peut aussi soutenir le droit à l’information -, ils peuvent contacter la Commission vie privée ou s’adresser à un tribunal.

Galère pour se faire «cyber-oublier»

«Des politiciens désireux de ne plus voir leur nom associé à de vieilles affaires de mœurs, des banquiers souhaitant faire oublier leurs déconvenues financières, des cyber-harceleurs ou des médecins qui veulent voir disparaître des mauvais avis laissés par d’anciens patients… : ces demandes ont été refusées», explique le comité «d’experts indépendants» de Google.

Par contre, une victime allemande d’abus sexuel a obtenu gain de cause : son nom a été retiré des pages Web incriminées. En Italie, une femme avait demandé la suppression d’un article vieux de plusieurs décennies sur l’assassinat de son mari et dans lequel son nom apparaissait. Sa requête a été reçue.

 Comme il s’agit d’un arrêt européen, les pages dont la suppression est demandée par des citoyens du Vieux Continent, et acceptée par Google, sont encore visibles dans le reste du monde, sans exception ! Autre aberration : si le lien URL disparaît, la demande de suppression, elle, est visible en toutes lettres ! Un site reprend même tous les liens qui ont été effacés de Google !

Nathalie Capiau






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