La chorale Almakalia va miser sur la pop «noir-jaune-rouge» pour séduire le jury du concours, avec notamment un titre-phare du Courcellois, mais aussi de Stromae ou de Hooverphonic.
On avait annoncé que Nicolas Dorian avait composé le morceau qui serait interprété par les 23 membres de la chorale de l’IMEP (Namur) pour l’Eurovision des chorales, en août prochain, à Göteborg. C’était aller un peu vite en besogne. L’ex-coach vocal de «The Voice Belgique» a fait les arrangements des compositions qui seront interprétées par les jeunes chanteurs.
Cette année, le concept de l’Eurovision Choir change et il y aura deux morceaux à préparer. Le premier pour la demi-finale, et – si tout va bien – le second pour la phase finale. Contrairement à la version traditionnelle de l’Eurovision, les deux épreuves seront diffusées dans le même show. Et on ne parle pas de BIG 5 non plus. D’ailleurs, la France vient d’annoncer son retrait de la compétition…
Pour la RTBF et Musiq’3, Almakalia va d’abord chanter un medley inédit de ce que notre petit royaume propose de mieux pour l’instant dans le registre de la pop récente. Sans dévoiler les morceaux choisis, on pourra entendre des extraits d’Henri PFR, du chanteur anversois Tamino, d’Alice on the Roof, de Hooverphonic, de Mustii, de Stromae, de Typh Barrow ou de Puggy. «Comme on est un chœur belge, avec des jeunes allant de 18 à 30 ans, on voulait mettre à l’honneur le nouvelle scène pop belge qui se développe pas mal pour l’instant», explique Nicolas Dorian. Et si notre pays est sélectionné pour la finale, la formation reprendra sa version personnelle de «Million Eyes» de Loïc Nottet.
«L’IMEP est un conservatoire classique au départ, et on m’a demandé d’ouvrir une section pop», détaille l’arrangeur. «Dans la formation des élèves, il y a un cours de chant d’ensemble, et nous avons décidé d’en faire un chœur pop pour la section. Il se compose d’une trentaine de personnes. Pour l’Eurovision des chœurs, on sera un peu moins, mais c’est une chouette idée pour les élèves de se confronter à d’autres ensembles dans une compétition.»
Ce sera le quatrième Eurovision de Nicolas Dorian. Il y a deux ans, pour le 1er Eurovision des Chorales, il coachait les jeunes chanteurs des Pastouraux de Waterloo. «C’était chouette, parce que j’en ai fait partie quand j’étais enfant», sourit-il. En 2015, le Bruxellois était choriste et danseur de Loïc Nottet à Vienne pour défendre «Rhythm Inside», et on se souvient des Witloof Bay et leur titre sans aucun instrument de musique, «With Love Baby» qui est passé de peu à côté d’une place en finale à Düsseldorf (2011). «Je suis devenu un abonné de l’Eurovision, et j’aurais fait toutes les fonctions !», s’amuse Nicolas.
Le clou du spectacle, pour la reprise du morceau de Loïc Nottet, en finale, Nicolas Dorian a fait appel à un beatboxer, Stijn Baerelle, qui est aussi issu du groupe a capella. «On avait besoin de percussions, et la règle veut que ce soit tout a capella, ou si on ajoute des instruments, ce sont les membres du groupe qui les jouent. On a préféré jouer la carte de l’a capella total pour mieux coller au thème du groupe pop.»
Pour la petite histoire, on retrouvera aussi la touche «vocale» de Florence Huby (membre des Witloof Bay et ex-choriste de «The Voice Belgique») qui a participé aux arrangements de medley. «Ce qu’on va faire là-bas, c’est un peu comme Wiloof Bay, en trois ou quatre fois plus grand. C’est la même manière de travailler et le même type d’arrangements.», ajoute Nicolas Dorian.
Mais pourquoi Almakalia ? «C’est un titre choisi par les élèves. Je ne voulais pas leur imposer un nom du genre ‘chœur pop de l’IMEP’, je voulais quelque chose de plus poétique», détaille le professeur. «On a passé un après-midi à chercher quelque chose qui leur parlait. Ils sont venus avec ce mot. ‘Almakalia’ a un double sens. Dans les langues latines, alma signifie ‘âme’, et en grec ‘kalos’, c’est le beau. On peut donc dire que c’est les ‘belles âmes’. L’autre sens, orthographié autrement, en arabe, le mot veut dire ‘frite’. Quoi de mieux pour un groupe belge ! C’est comme un signe et ça fait écho à l’autodérision des Belges…», conclut-il.
L’aventure de l’Eurovision pour les 22 étudiants de l’IMEP démarre réellement à la fin de ce mois par une mise au vert pour travailler la voix et la présence sur scène. Le départ pour la Suède, c’est déjà dans six semaines !
Pierre Bertinchamps