Lundi, le Secrétaire d’Etat français à la francophonie s’indignait du choix de France 2 d’envoyer un titre, avec de l’anglais, à l’Eurovision. A-t-il raison, a-t-il tort ?
Alors que les répétitions viennent de démarrer à Stockholm, pour le 61e Concours Eurovision de la Chanson, André Vallini, le Secrétaire d’Etat à la francophonie (en France) a tweeté tout son désarroi en apprenant les titres que la France avait choisi tant pour l’Eurovision que pour l’hymne officiel de l’Euro 2016 de foot qui se tiendra justement dans l’Hexagone du 10 juin au 10 juillet.
Consternant et inacceptable !
Concernant «J’ai cherché» d’Amir Haddad, qui va défendre le drapeau Bleu-Blanc-Rouge à Stockholm, l’homme politique trouve «consternant et inacceptable» le choix d’un titre comprenant une partie en anglais. En effet, la candidature française comporte les refrains en anglais et les couplets dans la langue de Molière. Les réactions n’ont pas tardé. Certains suivent le ministre, d’autre trouve qu’il est à côté de la plaque.
Euro 2016/Chanson de l’équipe de France en anglais!
Concours Eurovision de la chanson:idem!
Consternant et inacceptable#Francophonie debout— André VALLINI (@VALLINIAndre) 2 mai 2016
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Cyril Hanouna suit le ministre
Le débat a aussi eu lieu dans «Touche pas à poste» où Cyril Hanouna est plutôt d’accord avec M. Vallini, tandis qu’Enora Malagré estime que l’anglais est plus porteur en 2016 dans le monde musical, et que la France va à l’Eurovision pour faire belle figure, alors autant mettre toutes les chances de son côté.
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Précisons qu’en 2008, la France envoyait Sébastien Tellier avec le titre «Divine». Au départ, tout en anglais, la pression fut telle sur France Télévisions, qu’un couplet en français a été imposé, au grand dam de l’artiste…
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Et en Belgique ?
Et chez nous ? Si en 2016, les clés de l’Eurovision sont entre les mains de la VRT, depuis 2007, la RTBF opte pour des titres en anglais avec un certain succès. Une date qui n’est pas un hasard, c’est le moment où Leslie Cable est devenue productrice du Concours à part entière. «Ce ne sont pas les pays qui veulent aller à l’Eurovision avec un titre en anglais», précise Leslie Cable. «Je le vois déjà dans « The Voice », les talents veulent chanter en anglais. Les jeunes d’aujourd’hui préfèrent l’anglais. Ils se sentent plus à l’aise avec cette langue chantée, là !»
Pour Roberto Bellarosa et Loïc Nottet, la RTBF n’avait rien imposé, ce sont les chanteurs qui ont souhaité faire l’Eurovision avec un titre en anglais. «On le voit aussi quand nous faisons les auditions, 90% des candidats se présentent avec un titre du répertoire anglo-saxon.»
Un chiffre impressionnant malgré parfois des difficultés dans la prononciation de la langue. «C’est vrai mais on ne peut pas non plus les obliger à prendre une chanson en français dans l’émission, parce que si ça ne fonctionne pas, ils se plaignent d’avoir été poussés par la production et mettent l’échec sur le fait de ne pas se sentir à l’aise dans la performance. Et ça, nous ne le voulons pas, et ce n’est pas l’esprit de « The Voice » chez nous.»
La France en tête
L’an prochain la main repasse à la partie francophone du pays pour envoyer notre candidat. Une chanson en français serait-elle possible ? «Nous ne sommes pas encore là ! En tout cas, j’espère vraiment que la France va gagner, j’adore le titre d’Amir», conclut (par une pirouette) la Cheffe de Délégation. Au stade actuel, la France est dans le top 3 des favoris.
À côté du titre mixte d’Amir Haddad, assez étonnement l’Autriche s’exprimera aussi en français lors de la compétition européenne avec «Loin d’ici» de Zoé. Le français n’est pas encore tout à fait mort à l’Eurovision !
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Pierre Bertinchamps