Julien Vandevenne

Bien entendu ?

Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

L’arrêt des feuilletons «Tout pour la lumière» et «Nouveau jour» révèle, au-delà des chiffres d’audiences, un problème plus profond : celui du jeu et de la diction dans la fiction francophone contemporaine.

Trop souvent ces dernières années dans les productions françaises et belges, les acteurs semblent murmurer, avaler leurs mots, comme s’ils craignaient d’assumer la langue qu’ils parlent. Les dialogues se dissolvent dans un brouillard sonore.

À force de vouloir paraître «naturels», beaucoup confondent sincérité et mollesse. Résultat : le spectateur tend l’oreille, s’agace, décroche. On est loin des belles voix claires à la Noiret, Marielle, Serrault…

Les plateformes de streaming et les grands studios hollywoodiens ont imposé des standards de clarté et de rythme que la France et la Belgique peinent à suivre.

Articuler n’est pas «surjouer» — c’est respecter le texte, et donc le public. Redonner du souffle à la fiction française passera par un retour à la voix, au mot, à la présence. Sinon, même les meilleures histoires resteront inaudibles.

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