Julien Vandevenne

Bohème télévisée

Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

Avec sa mini-série événement «Montmartre» (tous les lundis à 21h10), TF1 signe un retour assumé au roman populaire, à la croisée des destins brisés, des amours contrariés et des luttes sociales, sur fond de cancan et de lumières tamisées.

Sur les hauteurs de Paris, le quartier de Montmartre en a ébloui plus d’un. Combien d’auteurs n’ont pas tenté de célébrer ses pavés, ses cabarets et ses artistes bohèmes ? Pour la saga du même nom diffusée sur TF1, on y ajoute une bonne dose de secrets de famille et de grands sentiments, et on voit s’éclairer sous nos yeux l’une des meilleures surprises de l’automne !

Ici, la Belle Époque, ce n’est pas seulement le clinquant des jupons qui volent au Moulin Rouge. C’est aussi la misère des faubourgs, la place des femmes dans un monde d’hommes, la naissance des idéaux modernes… et les fractures d’une société en pleine mutation. La série tisse tout cela avec une ambition rare sur le petit écran français, portée par une galerie de personnages forts et sensibles, à commencer par Céleste, danseuse effrontée, héroïne malgré elle d’une époque en ébullition.

On retrouve ici ce qui a fait le succès des grandes fresques télévisées d’antan : des personnages bien tracés, des intrigues familiales complexes, et une réalisation soignée qui rend hommage à la richesse visuelle du Paris 1900. Une fiction grand public, populaire au sens noble du terme, qui n’a pas peur d’être romanesque.

«Montmartre» semble assumer les codes du genre, sans pour autant chercher à en faire des tonnes, et c’est sans doute là sa plus grande force. Parce que parfois, entre un polar scandinave bien glauque et une téléréalité vulgaire, on a simplement envie de se laisser emporter — cœur battant — dans le tourbillon d’un bon vieux mélodrame.

Et si c’était cela, la vraie modernité ?

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