Julien Vandevenne

Comme en 14

Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

Pour concevoir leurs grilles de programmes en ce moment, certains patrons de télé ne se cassent pas la tête : ils n’ont qu’à ouvrir un Télépro d’il y a vingt ou trente ans…

C’est dans les vieilles marmites de production qu’on fait les meilleures soupes télévisuelles. Ces derniers temps, tels des bulbes de printemps, on voit refleurir d’anciennes émissions sur nos écrans. «Une famille en or», «Le Bigdil», «La Roue de la fortune», «Le Juste prix» et bientôt, «Stars à domicile», «Ça se discute» ou «Frou-frou». Autant de titres qui nous ramènent dans les années 1990 et 2000.

De la frilosité, voire de la paresse du côté des états-majors, c’est ce qui explique souvent ces résurrections. Pourquoi aller réinventer la roue, alors qu’on a sous le coude des concepts bien éprouvés ? Un petit coup de peinture à gauche et à droite, de nouveaux éclairages LED, un animateur ragaillardi, et c’est reparti comme en 14 !

Mais l’enjeu majeur est à chercher ailleurs : l’objectif est surtout de ramener devant leurs écrans les jeunes adultes d’aujourd’hui, ceux qui ont grosso modo entre 25 et 44 ans, et qui lorgnent vers les plateformes de streaming. Une cible privilégiée par les annonceurs publicitaires, qui achètent du temps d’antenne aux chaînes.

Et quoi de mieux que la nostalgie pour interpeller ceux qui étaient les enfants des années 1990 et 2000 ? Pour leur vendre des parfums, des voitures, des lessives, on va donc leur resservir les émissions qui ont bercé leur enfance, telles des madeleines de Proust…

Il y a fort à parier que les décideurs des années 2050 tenteront de ressusciter «Top Chef» ou «The Voice»… Mais on espère qu’ils auront oublié d’ici-là «Les Reines du shopping» et «Mariés au premier regard» !

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