Nadine Lejaer

Un poison ordinaire

Nadine Lejaer Rédactrice en chef

Une remarque, un rire sur un physique, une différence, une tête trop pleine, un bégaiement… Et c’est un enfant qui rentre chez lui les épaules basses, un adulte qui doute un peu plus, une confiance qui s’effrite. Ces petites ou grandes blessures, maintes fois ravivées par des sourires narquois, fabriquent silences lourds, replis sur soi et plaies béantes.

Que cherchent donc les bourreaux ? À combler une estime de soi en berne ? À faire rire aux dépens d’un autre plutôt que de risquer d’être la cible ?

Quoi qu’il en soit, si le harcèlement est devenu un sport national, c’est peut-être parce qu’on a oublié d’enseigner l’empathie : l’attention à l’autre, la capacité à se mettre à sa place.

Ce mécanisme, il faut l’expliquer tôt. Apprendre aux enfants que se moquer n’est ni un signe d’intelligence, ni de supériorité. Leur transmettre la délicatesse, la retenue, l’écoute. Et leur répéter qu’il est bien plus courageux d’accueillir l’autre tel qu’il est, sans chercher la faille. Qu’il vaut mieux rire un peu moins fort, mais plus juste. Et faire preuve de cœur…

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