Un «tournage» sans maquillage, sans caprices, sans retards, sans répliques oubliées… Les nouvelles stars seront des IA photogéniques, disciplinées, souriantes et dotées d’une mémoire impressionnante…
Les producteurs exulteront. Pensez, plus de cachets faramineux (sauf pour les créateurs), plus besoin non plus d’assurer la sécurité, de gérer les aléas sur un plateau et encore moins de supporter les discours engagés aux cérémonies de remise de prix. L’acteur 2.0 sera un hologramme capable de réciter du Shakespeare avec la voix de Oui-Oui…
Cela étant dit, les logiciels reproduiront-ils un jour les failles humaines, feront-ils trembler une réplique, murmurer un doute, laisser deviner une larme derrière un sourire ? Si les fictions se peuplent demain de voix synthétiques et de visages simulés, elles perdront cette fragilité qui nous relie, ce frisson du vivant qui échappe à tout algorithme.
Les oreilles et le public moins exigeants ne percevront peut-être pas les nuances. Ou s’en ficheront. Ou auront oublié que l’émotion ne se code pas. Snif.
