La justice s’interroge sur une éventuelle levée du contrôle judiciaire qui interdit à Karim Benzema d’entrer en contact avec son coéquipier des Bleus Mathieu Valbuena dans le cadre de l’affaire du chantage à la sex-tape, a-t-on appris mardi auprès du parquet de Versailles.
La juge d’instruction Nathalie Boutard « a communiqué la procédure au parquet aux fins de savoir si le contrôle judiciaire devait être maintenu en l’état ou non », a déclaré le procureur de Versailles Vincent Lesclous. « Le parquet prendra ses réquisitions dans les prochains jours », a-t-il précisé.
In fine, la décision sur une éventuelle levée du contrôle judiciaire revient à la juge d’instruction, qui n’est pas liée par les réquisitions du parquet — même si elle lui a demandé de prendre position.
Contacté par l’AFP, l’avocat de Karim Benzema, Alain Jakubowicz, s’est refusé à tout commentaire.
Benzema a été mis en examen le 5 novembre pour « complicité de tentative de chantage » à l’encontre de Valbuena et « participation à une association de malfaiteurs », des infractions passibles de cinq ans d’emprisonnement.
Cette nouvelle étape dans l’affaire qui empoisonne l’équipe de France de football à quelques mois de l’Euro 2016 intervient après que la juge a de nouveau entendu jeudi l’attaquant du Real Madrid, sans que la teneur de cette audition ne soit connue.
Une levée de l’interdiction faite à Benzema de rencontrer Valbuena, y compris sur le terrain, reposerait la question de l’avenir du joueur madrilène chez les Bleus et d’une éventuelle participation des deux joueurs à l’Euro (10 juin-10 juillet). Une telle décision est en tout cas très attendue par la Fédération française de football (FFF) qui a déclaré Benzema non sélectionnable en « bleu » tant que sa situation judiciaire n’évoluerait pas.
Au coeur de l’affaire, une vidéo intime de Valbuena subtilisée par trois escrocs présumés, sujet d’une conversation entre les deux joueurs, le 6 octobre, au centre d’entraînement de l’équipe de France à Clairefontaine, et dont la tonalité – bienveillante ou pressante – est sujette à caution.
« Je pense que c’est un gros malentendu. Ce n’était que de l’aide, je n’avais rien d’autre derrière la tête, (pas) de chantage ou d’argent », avait alors assuré l’avant-centre du Real à la juge, selon ses déclarations publiées par Le Monde.
« Benzema m’a fait peur, il m’a menti » en assurant avoir visionné la fameuse sex-tape, avait pour sa part relaté Mathieu Valbuena devant la magistrate le 20 novembre, selon des extraits de son audition également rendus publics par le quotidien.