Brigitte Bardot a été renvoyée devant le tribunal correctionnel à La Réunion pour injures raciales pour avoir qualifié les Réunionnais de « sauvages », a affirmé à l’AFP le procureur de Saint-Denis, Eric Tuffery, confirmant une information du Parisien.
Dans une lettre ouverte sur la maltraitance animale à La Réunion publiée en mars 2019 et envoyée par sa Fondation, Brigitte Bardot avait qualifié les Réunionnais de « population dégénérée », évoquant des « traditions barbares » envers les animaux et une « île démoniaque ».
« Les autochtones ont gardé leurs gènes de sauvages », y écrivait-elle, accusant notamment les Réunionnais de se servir des chiens comme appâts vivants pour pêcher le requin, ou dénonçant les « fêtes indiennes Tamouls avec décapitations de chèvres et boucs en offrande à leurs Dieux ».
Ses propos, largement condamnés par le gouvernement et de nombreux élus locaux, avaient poussé le préfet de La Réunion à saisir le procureur de la République. Plusieurs plaintes avaient été déposées contre elle.
La militante de la cause animale, âgée de 85 ans a déjà été condamnée à cinq reprises pour incitation à la haine raciale, notamment pour des propos tenus contre les musulmans.
L’ancienne actrice avait présenté quelques jours plus tard des excuses, tout en justifiant à nouveau sa colère contre ce qu’elle estime être le « sort tragique » des animaux dans l’île.
« Mon seul tort est d’avoir fustigé l’ensemble de la population en blessant ceux qui ne blessent pas les animaux. Je leur demande de me pardonner », avait-elle écrit dans un communiqué transmis à l’AFP.
Dans les faits, l’utilisation de chiens pour appâter les requins est une accusation récurrente, émanant généralement de métropole. La pratique, interdite, a pu exister par le passé mais n’a été révélée qu’à deux reprises, en 1998 et quelques années plus tard, et suivie de condamnations.
En visite à La Réunion fin mars 2019 dans le cadre de sa campagne pour les européennes, Marine Le Pen avait publiquement condamné « les propos inadmissibles » et « les insultes » de Brigitte Bardot à l’encontre des Réunionnais.
L’actrice du « Mépris » et de « Et Dieu… créa la femme » revendique sa proximité avec Marine Le Pen depuis plusieurs années et l’avait publiquement soutenue lors de la présidentielle de 2012.