Bruce Willis : piège cérébral

La série des cinq « Die Hard » (1988-2013) remporte un énorme succès. Bruce Willis, qui en est le héros, devient extrêmement populaire. © Twentieth Century Fox/Frank Masi

Icône des films d’action dans les années 1980-1990, le héros de la saga « Piège de cristal » a vu sa carrière coupée net en 2022 par la maladie.

À 70 ans, le charmeur à l’humour décapant conserve une renommée mondiale. C’est grâce aux blockbusters, parfois entrecoupés de « nanars », mais aussi à son couple et à sa famille glamour (l’actrice Demi Moore et leurs trois filles) que la star a séduit et ravi les cinéphiles. Son rôle emblématique restera celui de John McClane dans « Die Hard » (« Piège de cristal »), saga de cinq épisodes (1988 à 2013) qui rapporta des centaines de millions de dollars. Sa carrière ne se réduit néanmoins pas à ce triomphe. Vendredi, La Trois en propose un panorama avec le documentaire « Bruce Willis : super anti-héros ».

Séduction innée

Né en 1955 en Allemagne – son père était dans l’armée américaine -, puis élevé dans le New Jersey, Bruce Willis, qui a étudié le théâtre, débute à Broadway. Il tourne aussi de petites scènes dont une dans la série « Deux flics à Miami », en 1984, et devient ami avec l’un des acteurs, Don Johnson. Celui-ci voit en lui un grand talent, appelle un agent à qui il dit : « Ce type est intéressant, vraiment spécial ! »

Reconnaissance

Bruce décroche alors le premier rôle du feuilleton romantico-policier « Clair de Lune » (1985). Mais la fiction ne séduit pas les diffuseurs francophones. C’est le timbre enjoué du doubleur, feu Patrick Poivey, au diapason de celui de Willis, qui fera son succès. Aux États-Unis, le 7e art offre à l’acteur « Die Hard » sur un plateau de cristal. Il prête aussi sa voix, en version originale, au bambin de la saga « Allô, maman, ici bébé » (1989).

Marre des boules de feu

L’artiste veut varier les plaisirs et, à côté des films d’action (« L’Armée des douze singes » en 1995, « Armageddon » en 1998), tourne des fictions plus singulières dont le cultissime « Pulp Fiction » (de Quentin Tarantino, avec John Travolta et Uma Thurman, 1994), le très original « Cinquième élément » (de Luc Besson, 1997) et « Sixième sens » (1999) de M. Night Shyamalan, qui lui écrira aussi la trilogie « Incassable » (2000).

Trop commercial…

Critiqué pour ses fictions plus commerciales, Willis ose être franc et cracher dans la soupe : « Je m’ennuie dans les films d’action. Après avoir vu quelques boules de feu, ce n’est plus passionnant. » Et d’admettre néanmoins : « Je travaille sur toutes sortes d’œuvres, mais les scénarios d’action sont ceux qui génèrent le plus de revenus. J’aime gagner beaucoup d’argent… » Quelque chose d’autre, toutefois, ne va plus…

Dialogues réduits

Sur les plateaux, le comédien peine à retenir son texte. Mike Burns, réalisateur de « Hors de la mort », tourné en 2021, s’en inquiète et réduit ses répliques à quelques pages. Sur plus d’une dizaine de fictions jouées dans les quatre dernières années, l’acteur Adam Huel Potter, qui y a de petits rôles, lui aurait servi de souffleur. Il refuse de le confirmer au Los Angeles Times. Toutefois, d’autres cinéastes gardent des rushes où la star dit à l’équipe : « Je sais pourquoi vous êtes ici, mais moi, pourquoi suis-je là ? ».

DFT

En 2022, ses proches, dont Emma Heming Willis, sa seconde épouse, annoncent que l’icône est atteinte de démence fronto-temporale (DFT) avec des difficultés de mémoire et de comportement. Emma lui sert désormais d’assistante au quotidien et le décrit comme « un cadeau inestimable qui apprend aux siens l’amour, la patience et la résilience au cœur du deuil ». De celui qu’il était avant.

Cet article est paru dans le Télépro du 15/5/2025

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