Le couturier français André Courrèges, symbole de la révolution vestimentaire des années 1960 avec ses mini-robes et son style futuriste, mort jeudi à l’âge de 92 ans, a été inhumé dans l’intimité lundi au cimetière urbain de Pau, a constaté une journaliste de l’AFP.
Avant l’inhumation, une bénédiction a eu lieu en présence de la famille, d’amis et d’anciennes « petites mains » de la Maison Courrèges, cérémonie à laquelle la femme du grand couturier, Coqueline, a donné un ton anti-conformiste digne de son défunt mari.
Vêtue d’un pantalon, veste et bottes de couleur blanche « Courrèges », deux anémones rouge à la main, coupant la parole au deux prêtres qui dirigeaient la cérémonie, Coqueline a déclaré face au cercueil de son mari: « c’était un grand bonhomme, mais c’était un emmerdeur. C’est pour cela qu’il est arrivé à faire ce qu’il a fait. »
A ses côtés, sa fille, Marie, était toute en retenue, à l’image de ses tantes, cousines et cousins, ou de Jacques Bungert et Frédéric Torloting, les repreneurs de la Maison Courrèges.
« André est dans la lumière, » a poursuivi l’un de deux prêtres. « On ne le sait pas, l’a interrompu Coqueline. Il ne peut pas nous envoyer un texto. »
Et la veuve d’enchaîner: « il a eu 35 ans de maladie. Il ne pouvait plus manger, ni parler. Il s’est éteint, car il n’en pouvait plus. Monsieur le curé, bénissez-le. Nous on sait qu’il était parfait, » a-t-elle conclu, tout en lançant « bon voyage » à son mari.
Avant la cérémonie, tous les amis et la famille d’André Courrèges ont célébré dans le couturier « un libérateur, un créateur. » « Et aussi un homme bon, attentionné. Il laisse un grand vide », a ajouté Anne-Marie, 65 ans, ancienne patronne piqueuse du grand couturier à Pau.
« Il sentait l’air du temps. C’était un génie. Il nous disait «restez libres, indépendants. Il faut être gai, avoir le sourire». C’est l’héritage que je garde de lui », a dit à l’AFP sa nièce, Perrine Durandeau.
Présent à la cérémonie, le maire de Pau, François Bayrou (MoDem), a indiqué qu’une cérémonie d’hommage serait organisée à la mairie le 9 mars, date à laquelle André Courrèges aurait fêté ses 93 ans.