Décès de Daniel Bilalian, ex-présentateur des JT de France Télévisions, à 78 ans

Daniel Bilalian, décédé mercredi à 78 ans des suites d'une maladie, Brest, le 4 juin 2008

Daniel Bilalian, ex-présentateur des journaux télévisés d’Antenne 2 puis France 2, est décédé mercredi à 78 ans des suites d’une maladie, a annoncé jeudi sa famille à l’AFP.

Figure de l’audiovisuel bien connue des téléspectateurs pendant plus de 40 ans, il avait pris sa retraite à l’automne 2016, à presque 70 ans. Il avait depuis disparu des écrans. 

Daniel Bilalian est décédé de maladie à son domicile, à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), où il était conseiller municipal.

C’est « la disparition d’un grand nom du service public », a affirmé le journaliste Julian Bugier en ouverture du 13H00 sur France 2, disant « l’immense tristesse » de ses anciens collègues.

L’expression souvent grave, « Bil' » — comme il était surnommé — a été successivement grand reporter, présentateur et rédacteur en chef des journaux de 13h00 et de 20h00. Il a également produit les magazines « Star à la barre » et « Mardi soir », et présenté des soirées électorales.

Parmi les nombreuses personnalités de l’audiovisuel à saluer sur X Daniel Bilalian, l’ancien journaliste sportif Patrick Chêne, qui a aussi présenté le JT de 13H00 sur France 2, a relevé « son élégance et son humour très british ».

« Sa bienveillance, sa passion pour l’actualité et le service public de l’information m’ont fait grandir dans ce métier », lui a rendu hommage Agnès Vahramian, directrice de la radio franceinfo.

Côté politique, la ministre de la Culture, Rachida Dati, a jugé qu’il « incarnait la rigueur d’un journalisme exigeant et passionné », tandis que le président Renaissance de la Région Sud, Renaud Muselier, a fait valoir que « sa voix a marqué des générations, à travers l’info comme les grands moments de sport ».

Le Tour de France a, pour sa part, évoqué un « grand ami et défenseur » de la course cycliste.

« Il était d’une efficacité dans les négociations sportives absolument incroyable! Il me bluffait », a relaté sur France 2 l’ancien directeur général du groupe public Patrice Duhamel. Diffusion du Tour de France ou des JO, « c’est à Daniel Bilalian qu’on le doit » finalement, selon lui.

Né le 10 avril 1947 à Paris d’un père arménien (qui était tailleur) et d’une mère originaire du Pas-de-Calais, Daniel Bilalian avait débuté sa carrière au quotidien l’Union de Reims en 1968. 

Il était entré à l’ORTF au bureau régional d’information de Reims en 1971 puis de Lille en 1972, avant de rejoindre la direction nationale d’Antenne 2 au service de politique intérieure. Une « maison » qu’il ne quittera plus, entre journalisme politique, JT puis service des sports.

« Journaliste viscéral »

C’est là que le journaliste passera les 12 dernières années de sa carrière (2004-2016), en qualité de directeur du service des sports de France Télévisions, malgré des critiques en interne et des polémiques.

Parmi elles: l’intégration d’Elodie Gossuin, Miss France 2001, dans le dispositif de couverture du Dakar, une crise à la rédaction de Stade 2 ou encore une motion de défiance à son encontre.

Lui a été reprochée également la couverture des JO de Sotchi en 2014 et certains commentaires sportifs jugés sexistes et approximatifs.

Il avait défendu mordicus sur Europe 1 le tandem constitué de Philippe Candeloro et Nelson Monfort, auteurs de commentaires sexistes lors de ces mêmes JO, expliquant que « ces événements (…) ne sont que du sport, du divertissement, propres à la plaisanterie, à l’enthousiasme, au patriotisme ».

« Les journalistes ont commenté avec de l’enthousiasme, peut-être parfois de l’excès d’enthousiasme, de superlatifs ? Et alors, est-ce qu’on peut leur en faire le reproche ? Je leur ai dit que, quand on est au centre de l’actualité, on est au centre des critiques », s’était-il encore défendu.

Rebelote en 2016 avec les Jeux de Rio: une polémique avait éclaté après des propos jugés approximatifs, voire « colonialistes », de deux présentateurs, dont Daniel Bilalian. Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA, désormais Arcom) avait mis en garde la chaîne, déplorant des « approximations » et des « erreurs historiques regrettables ».

Il avait été remplacé à ce poste très exposé par Laurent-Eric Le Lay, ancien cadre de TF1.

« Journaliste viscéral », il continuait ces dernières années « de lire toute la presse et de suivre la politique », a témoigné son ancien collègue et ami Gérard Holtz sur CNews jeudi.

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