Le procès du chanteur, jugé par le tribunal correctionnel de Paris pour corruption de mineure de moins de 15 ans, a commencé lundi, en présence du chanteur mais à huis clos à la demande de la partie civile.
Vêtu d’une chemise blanche sous un pull gris, jean moulant noir, l’interprète de « Papa chanteur », 62 ans, accusé d’avoir demandé à une jeune fille de s’adonner à des jeux sexuels par webcam interposée, est apparu sûr de lui, parlant d’une voix claire et forte.
« Je suis artiste », a-t-il déclaré lorsque la présidente l’a interrogé sur ses activités professionnelles. Teint bronzé et brushing enlevé, le chanteur en vogue dans les années 80 s’est montré surpris de devoir décliner son adresse, avant que la présidente n’ordonne le huis clos à la demande de la partie civile, pourtant absente.
Le tribunal rendra sa décision le 18 mai, a-t-elle précisé avant d’entamer les débats.
Déjà condamné début 2007 à 10.000 euros d’amende pour avoir eu des relations sexuelles avec une mineure de moins de 15 ans, il est poursuivi pour proposition sexuelle à une mineure de moins de 15 ans en utilisant un moyen de communication électronique et détention d’image pornographique représentant des mineurs.
Arrêté en février et placé sous contrôle judiciaire, Jean-Luc Lahaye nie ces faits remontant à 2013, expliquant n’avoir « jamais eu d’addiction ni d’attirance pour les mineurs ».
« Elle ne lui a jamais caché son âge, c’est lui qui aurait dû être un peu plus regardant », a déclaré Me Thomas Desrousseaux, avocat de la partie civile, avant l’ouverture du procès. Les parents de la jeune fille, qui avait 14 ans et demi au moment des faits, n’ayant pas souhaité porter plainte, « elle est représentée par une administratrice ad hoc », a-t-il également précisé.
Le conseil du chanteur, Me Jean-Philippe Touati, estime lui qu’il ne s’agit que d’une « relation sexuelle virtuelle » et dénonce une certaine « haine à l’égard de Jean-Luc Lahaye ».
Plusieurs associations de défense des enfants, comme « Innocence en danger », « Fondation pour l’enfance » ou encore « La voix de l’enfant », se sont constituées partie civile.
Enfant abandonné et élevé par la DDASS, l’auteur et interprète de « Papa chanteur » avait raconté son parcours dans un livre à succès intitulé « Cent Familles ». Il avait repris ces dernières années le chemin de la scène, multipliant les tournées avec des chanteurs à succès qui interprètent leurs tubes des années 80.