La presse belge est sévère mardi pour l’ex-roi des Belges, qui a dû reconnaître la paternité d’une fille née hors mariage, un geste intervenu « trop tard » pour Le Soir ou qui révèle son « égocentrisme » pour le Het Laatste Nieuws.
Contraint par la justice belge d’effectuer un test ADN, Albert II a reconnu lundi soir qu’il était bien le père biologique de Delphine Boël, née il y a plus de 50 ans, dans un communiqué publié par ses avocats.
« Il n’y avait plus que le roi pour le nier », constate Le Soir dans un éditorial au vitriol. Il estime que ce geste aurait dû être fait « il y a 20 ans, 10 ans, 5 ans – que d’occasions manquées -« , et que l’ex-roi « se serait honoré en reconnaissant cette paternité qui sautait aux yeux ».
Dans cette affaire, c’est un roi, « le coeur d’une institution, qui par son déni, a manqué à la valeur d’exemple », ajoute le quotidien francophone.
Après le test ADN, assumer ce lien de paternité « n’exige aucune générosité, aucune noblesse d’âme », cingle le Het Laatste Nieuws. Cette reconnaissance tardive « témoigne d’un entêtement, d’un égocentrisme et du fait qu’il vivait dans un autre monde », ajoute ce quotidien flamand.
La Libre Belgique y voit « un geste d’apaisement », tout en s’interrogeant: « sans doute la principale intéressée ne trouvera-t-elle pas dans ces mots froids, distants, la reconnaissance non seulement juridique mais aussi sociale et affective qu’elle attendait ».
Les avocats de l’ex-souverain ont pris soin dans leur communiqué de préciser qu’Albert n’a « été mêlé à aucune décision familiale, sociale ou éducative » concernant sa fille et regrette que la procédure qu’elle a engagée en 2013 n’ait « pas respecté la vie privée des parties ».
Le roi Albert II a régné jusqu’en 2013 avant d’abdiquer, à 79 ans, en faveur de son fils aîné Philippe.
Le couple du roi Albert, qui avait épousé en juillet 1959 une princesse italienne, Paola Ruffo di Calabria, a traversé une profonde crise dans les années 1960-70 avant de se réconcilier.
En 1999, l’existence de Delphine Boël, fruit d’une longue liaison avec la baronne de Selys Longchamps, avait été évoquée dans une biographie de la reine Paola.