L’épouse du batteur des Rolling Stones Charlie Watts a été le premier éleveur étranger à rapatrier jeudi ses pur-sang arabes du haras polonais de Janow Podlaski, secoué par un scandale politique, après la mort de ses deux chevaux valant 570.000 euros.
La réputation de ce haras qui attire des éleveurs du monde entier, des cheiks ou des stars, risque d’en pâtir. Selon les médias polonais, d’autres éleveurs ayant placé leurs chevaux à Janow Podlaski, le principal élevage de pur-sang arabes en Europe, risquent d’imiter Mme Watts.
Vieux de deux siècles, le haras de Janow Podlaski, une entreprise d’Etat, est au coeur d’une tempête politico-médiatique.
Le gouvernement du parti conservateur Droit et Justice (PiS) avait abruptement limogé en février son directeur expérimenté Marek Trela. C’est un économiste proche de ce parti, Marek Skomorowski, qui a pris sa place, en concédant ne pas connaître grand-chose au monde des chevaux.
La Conférence européenne des organisations de chevaux arabes (ECAHO) a critiqué cette décision, soulignant que l’élevage de chevaux nécessitait une expérience pratique qui manquait aux nouveaux responsables.
Le changement de la direction a coïncidé avec la mort de deux juments précieuses de Shirley Watts. Preria, acquise pour 230.000 euros, et Amra, acquise pour 340.000 euros, sont mortes respectivement le 17 mars et le 3 avril.
Mme Watts a donc pris la décision de rapatrier ses deux autres juments encore dans ce haras, bien que gestantes, préférant qu’elles mettent bas dans l’un des ses élevages en Grande-Bretagne.
Jeudi, les juments Augusta et Pieta, acquises par Mme Watts pour respectivement 40.000 et 300.000 euros, ont été chargées dans un camion spécial qui doit les transporter en Grande-Bretagne, sur près de 2.000 kilomètres.
L’affaire risque aussi de peser lourd sur les ventes aux enchères annuelles d’août, qui attiraient jusqu’ici à Janow Podlaski une foule d’acheteurs fortunés.