Les Monégasques aux anges après la naissance des jumeaux princiers (vidéo)

Les Monégasques aux anges après la naissance des jumeaux princiers (vidéo)
AFP

À Monaco, la population savourait jeudi dans la tranquillité la naissance la veille des jumeaux princiers, Jacques Honoré Rainier, devenu le prince héréditaire de la principauté, et sa grande soeur Gabriella Thérèse Marie, numéro deux dans l’ordre de succession.

Claude Gauthier, 76 ans, et son épouse Josette, 73 ans, sont arrivés les premiers pour signer le registre de félicitations mis à disposition en fin de matinée dans une courette du palais princier.

« Nous sommes heureux et fiers que nos souverains transmettent la vie et assurent la continuité de la dynastie », a écrit soigneusement Claude, en lettres gothiques avec une plume noire, encore ému par l’honneur d’être le premier.

Le couple de Monégasques, pourtant nés français, font partie des « fans » de la famille princière. « Nous étions adolescents en 1956 quand Grace Kelly s’est mariée, c’était une femme merveilleuse », dit Josette, qui sort aussi de son portefeuille un cliché du prince Albert II et de son épouse Charlène, pris le jour de leur mariage sur la place du palais en juillet 2011. « Ils nous ont fait une très belle surprise avec un garçon et une fille », sourit-elle.

Bertrand Thévenin, un Parisien membre du Yacht Club de Monaco qui navigue sur le voilier « Tuiga » (1909) du souverain, est venu spécialement par le vol de 9h00 pour signer le registre.

Des Monégasques apportent des fleurs au pied du palais de Monaco, le 11 décembre 2014, pour célèbrer la naissance des jumeaux princiers

« C’est un événement mondial que le futur dirigeant de Monaco naisse », estime ce navigateur, qui rêve de devenir citoyen de Monaco. « C’est le paradis sur terre, un pays arche de Noé, respectueux des nationalités et des cultures », ajoute-t-il, intarissable.

Dans le micro-Etat de 37.000 habitants de 120 nationalités, où tout se répète comme dans un village, il faut montrer patte blanche pour faire partie des « sujets » du prince, une minorité choyée de seulement 8.000 personnes.

Dans le magasin de souvenirs de la place du Palais, où les photographies de Grace Kelly et les T-shirts du Grand Prix de Monaco sont les bestsellers, le personnel a d’ailleurs interdiction de faire le moindre commentaire sur les naissances.

Pourra-t-on acheter prochainement des tasses à l’effigie des bébés princiers ? Albert et Charlène ne se sont pas prêtés jusqu’à présent à une commercialisation de leurs visages sur les bibelots.

«Le couscous au poisson, ça porte bonheur»

A deux pas du palais, au restaurant-bar Castelroc ouvert depuis soixante ans, le gérant monégasque Philippe Perich se dit « heureux que la continuité des Grimaldi soit assurée ». A-t-il trouvé le temps long? « Tout le monde prend le temps qu’il lui faut », répond-il prudemment, à propos de son souverain âgé de 56 ans qui mit longtemps à renoncer au célibat au grand désespoir de son père Rainier III.

Son employé d’origine tunisienne est extatique. Le prince vient parfois dîner en voisin et le salue toujours. « J’ai demandé hier soir à mon épouse de faire un couscous au poisson, c’est une tradition familiale pour une nouvelle naissance. Ça porte bonheur », dit Karim Merikech qui rêve d’avoir un deuxième enfant. « Un garçon et une fille d’un coup, c’est le rêve de tout père! »

Un carabinier devant les proclamations de la naissance des jumeaux princiers placardées sur les murs du palais de Monaco, le 11 décembre 2014

Après la relève de la garde des carabiniers, deux exemplaires de la proclamation solennelle des naissances, en anglais et en français, ont été apposés vers 12h20 près d’une entrée du palais par Luc Fringant, commandant supérieur de la force publique, et Laurent Soler, le chambellan du prince, devant une foule clairsemée de touristes intrigués. Tout près de la statue de François Grimaldi vêtu d’une toge de moine.

Depuis 700 ans, Monaco est le fief de la famille Grimaldi. En 1297, François Grimaldi, déguisé en moine, s’empara par ruse du château fort. Et en 1331 Charles 1er Grimaldi deviendra le premier seigneur du Rocher.

« Je souhaite partager ce bonheur avec les Monégasques et plus largement avec tous les résidents de mon pays », a écrit le prince Albert dans la proclamation des bans, en terminant son message en dialecte monégasque « Per a so’ benevurença rengraçiamu Diu e ralegràmuse » (remercions dieu de ce bonheur).

Les bébés seront présentés officiellement à la population depuis un balcon du palais le mercredi 7 janvier, jour férié pour l’ensemble des personnes travaillant à Monaco.

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