
Les vrais et faux adieux des vedettes de la chanson
Juliette Gréco, qui lance vendredi, à 88ans, ce qu’elle présente comme son ultime tournée, est la dernière en date des gloires françaises de la chanson à faire ses adieux. Mais toutes n’ont pas abandonné le métier pour autant.
L’âge, la lassitude, les problèmes de santé ou l’envie de passer à autre chose, ont pesé sur la décision des plus grands.
Guy Béart a quitté la scène il y a deux mois, à l’âge respectable de 84 ans. Avec un dernier récital de près de quatre heures et une soixantaine de chansons à l’Olympia, où il s’était produit pour la première fois 57 ans plus tôt.
C’est également à l’Olympia qu’Eddy Mitchell a fait les siens en septembre 2011, à 69 ans, se tenant à sa décision à l’exception d’une petite entorse pour se joindre aux « Vieilles canailles » Johnny Hallyday et Jacques Dutronc pour six concerts l’an dernier à Paris.
En 1966, Jacques Brel a quant à lui fait ses adieux à la scène en homme libre, comme il a vécu, à seulement 37 ans. Mais après un ultime récital mythique à l’Olympia, il interprète encore le rôle de don Quichotte dans « L’homme de la Mancha » deux ans plus tard. Il jouera également dans une dizaine de films en dix ans et en réalisera deux lui-même.
En 1972, il tourne « Frantz » avec pour partenaire Barbara qui, elle, a annoncé qu’elle quittait la scène deux ans plus tôt. La « longue dame brune » y revient pourtant au début des années 70 et, malgré de longues périodes d’absence, elle se produira jusqu’au 26 mars 1994, date de sa dernière apparition sur scène, à l’âge de 63 ans.
– Pas d’âge pour faire ses adieux –
1972, c’est également l’année des adieux de Jean Ferrat à la scène, qui l’épuise physiquement. Dernier récital au Palais des sports et il se retire dans l’Ardèche. Ferrat ne renonce pas pour autant à la télévision, qui lui consacre régulièrement des émissions, et il enregistre encore une demi-douzaine d’albums en trente ans.
Charles Trenet, le roi du swing et des zazous, pensait être oublié, emporté par la vague yé-yé et la variété des années 70, quand il fait ses adieux en 1975, sur la scène de l’Olympia.
Mais à 62 ans, le « fou chantant » a encore de beaux jours devant lui. Poussé par ses fans, il revient sur scène en 1983 à Montréal, triomphe quatre ans plus tard au Printemps de Bourges, et c’est reparti pour une quinzaine d’années. Jusqu’à son dernier récital, en novembre 1999 salle Pleyel, à 86 ans, un peu plus d’un an avant sa mort.
A 79 ans, Maurice Chevalier, l’idole de l’entre-deux guerres, avait entamé en 1967 une tournée d’adieux dans une vingtaine de pays qui s’était achevée en octobre 1968 à Paris, pour son 80e anniversaire. Fatigué, dépressif, « Momo » mourra trois ans plus tard.
« Je dis non à ce qui m’est le plus cher, à quelque chose d’essentiel pour moi, mais je veux partir debout, avec le plus d’élégance possible », a confié à l’AFP Juliette Gréco (88 ans), dont l’ultime tournée doit durer plus d’un an.
Mais l’âge qui pousse les uns vers la sortie, semble agir sur d’autres comme une drogue. A 90 ans sonnés – il en aura 91 le 22 mai -, Charles Aznavour doit donner six « représentations exceptionnelles » en septembre à Paris, où il ne s’est pas produit depuis quatre ans.
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