« Mon père m’a mené la vie dure et m’a refusé l’enfance », affirme Michel Polnareff dans « Spèrme » – les lettres formant le mot père imprimées en rouge -, une autobiographie où il règle ses comptes et fend l’armure à paraître jeudi prochain chez Plon.
L’interprète d' »Ame câline » décrit un père violent et tyrannique, un tyran domestique, frappant son fils et menant la vie dure à sa femme. « Aujourd’hui mon père aurait fait de la prison pour ce qu’il m’a infligé », affirme le chanteur exilé depuis 1973 à Palm Springs aux Etats-Unis et lui-même père d’un petit garçon de 5 ans, Louka.
« Mon but dans l’existence c’est d’être tout le contraire de mon père », soutient Polnareff, âgé aujourd’hui de 71 ans.
À propos de son fils, il revient sur les circonstances de sa naissance (« J’ai instinctivement su comment agir », dit-il fièrement) et surtout sur le « choc » qu’a été la découverte qu’il n’en était « pas le géniteur ». « L’enfant n’était pas de moi mais d’un donneur de sperme », écrit Polnareff qui raconte sa « colère ». Aujourd’hui, soutient le chanteur, il a pardonné à sa compagne, Danyellah « ce choix malheureux qu’elle a fait de me donner un enfant à tout prix ». « Elle a commis une maladresse » affirme le chanteur qui à aucun moment ne se remet en question et affiche tout au long du livre une solide assurance même s’il avoue être « quelqu’un qui pleure assez facilement ».
Le chanteur revient également longuement sur sa tumultueuse vie amoureuse. L’interprète de « Je suis un homme » insiste sur le fait qu’il n’est pas homosexuel. « Quand je dis «Je suis un homme», «suis» est du verbe être, pas du verbe suivre », écrit-il. Il « collectionne » les femmes et ses « aventures » dépassent rarement le mois. « J’ai longtemps été à la recherche de LA femme ce qui l’en a fait connaître beaucoup », résume-t-il.
« Je voudrais être conservé dans l’azote »
Mais c’est du passé, jure-t-il. « J’ai été un homme à femmes. Aujourd’hui, je suis l’homme d’une seule ».
Concernant ses pairs artistes, le chanteur donne ses bons et mauvais points. « Le seul chanteur en France avec lequel j’ai vraiment partagé quelque chose c’est Johnny Hallyday », « j’aime énormément Mylène Farmer », « je suis très ami avec Quincy Jones », « je suis très copain avec Michel Legrand », « Dani est une amie de la première heure », « j’ai toujours aimé Sylvie Vartan aussi », égrène-t-il.
En revanche, il n’a pas de mots assez durs pour son ex-homme de confiance, l’homme d’affaires Bernard Seneau qui l’a ruiné ou « l’escroc des stars » Christophe Rocancourt qu' »une poubelle ne voudrait pas pour sac ».
Le chanteur, qui affirme préparer un nouvel album (ce serait le premier depuis 26 ans), a prévu de remonter sur scène fin avril (pour la première fois depuis neuf ans). « Ma source n’est pas tarie », assure-t-il.
Dans ce livre règlement de comptes (« J’ai fait beaucoup de bien et on m’a fait pas mal de mal »), Polnareff se montre parfois amer. « Je rêve que l’on soit attaqué par des extra-terrestres. Il y en a déjà beaucoup parmi nous », affirme-t-il sans que l’on distingue s’il est ironique ou pas.
Finalement, dit-il, « tout ce qu’on peut me reprocher comme faute est de ne pas avoir su vieillir ».
« Quand mon corps s’éteindra, j’espère le plus tard possible, je voudrais être conservé dans l’azote. Au cas où on pourrait me rallumer », conclut l’interprète de « On ira tous au paradis ».
Pour rappel, Michel Polnareff sera aux Francofolies de Spa en juillet prochain