« On n’a pas envie de pleurer mais de continuer à rire ! » : les obsèques de Sylvie Joly ont réuni mercredi en l’église Saint-Sulpice à Paris de nombreux humoristes, dont Alex Lutz, Pierre Palmade, Muriel Robin et Gad Elmaleh.
« Comment oublier Catherine, comment oublier Josiane qui a horreur de la vulgarité ? », a poursuivi le père Philippe Desgens, aumônier des artistes, faisant allusion aux personnages interprétés par Sylvie Joly dans ses sketches les plus célèbres.
« Sylvie aimait faire rire. Elle disait mon métier est de faire du bien aux gens », a-t-il ajouté devant quelque 300 personnes venues lui rendre un dernier hommage, dont la magistrate Eva Joly -sa cousine-, le réalisateur Dany Boon, le couturier Jean Paul Gaultier, les humoristes Chantal Ladesou et Gérald Dahan.
« On a envie de lui dire merci. Et à vous tous Merci d’avoir tant ri avec Sylvie », a dit l’aumônier.
Sylvie Joly, pionnière du « one woman show », est décédée vendredi à 80 ans, après plus de 40 ans de carrière interrompue par la maladie de Parkinson.
A l’annonce de sa mort, plusieurs humoristes avaient dit son influence. Gad Elmaleh avait tweeté : « Adieu ma Joly… Qu’est ce que tu m’as fait rire…. Tu m’as aussi beaucoup appris ».
Admiratrice de sa grande aînée Jacqueline Maillan, Sylvie Joly, née le 28 octobre 1934 à Paris, a inspiré de nombreux comiques dont Muriel Robin, Florence Foresti ou Pierre Palmade.
Elle a alterné cinéma et théâtre.
Au cinéma, elle a travaillé avec Yves Robert (« Salut l’artiste »), Bertrand Blier (« Les valseuses », « Préparez vos mouchoirs »), Jean-Pierre Mocky (« Le miraculé », « Les saisons du plaisir ») ou Claude Lelouch (« Les misérables »). Mais le cinéma ne lui a jamais apporté le rôle dont elle rêvait. Elle a aussi tourné de nombreux téléfilms.
Au théâtre, Sylvie Joly a joué Ionesco, Tchekhov ou Marivaux.
Mais c’est avec ses sketches iconoclastes que « la lionne », son surnom, remplit les salles.
Son ironie cinglante s’exprimait à merveille dans ses « one woman shows » comme « La si jolie vie de Sylvie Joly », « La cigale et la Joly » ou « Ne riez jamais d’une femme qui tombe ».
Grande, pétillante sous ses boucles blondes, elle était souvent habillée en rose, sa couleur fétiche.
Sylvie Joly ne croyait pas à un humour féminin: « Une femme snob, c’est pareil qu’un homme snob, un imbécile pareil qu’une imbécile et l’humour, c’est l’humour ».
Mais elle y avait de la tendresse dans sa façon de croquer les personnages. Fidèle à son style, elle était incapable de faire rire de la souffrance des autres.
« Elle avait ouvert la voie, montrant et démontrant que l’humour au féminin pouvait lui aussi conquérir les plus vastes publics », a souligné la ministre de la Culture Fleur Pellerin, dans un hommage à l’humoriste.
Son inhumation aura lieu mercredi au cimetière du Père Lachaise, après la cérémonie religieuse.