Les clichés volés du couple Hollande-Gayet dans l’enceinte de l’Elysée, publiés dans Voici fin 2014, avaient suscité une mini-crise au sein du palais présidentiel: la justice rendra le 5 juillet sa décision dans le procès du directeur de publication de l’hebdomadaire.
Au coeur de l’audience, mardi, devant le tribunal correctionnel de Nanterre: des photos publiées le 21 novembre 2014 par le magazine people, montrant le président et l’actrice « courant octobre » et présentées comme les premières images du couple à l’Elysée.
Sur les clichés, de mauvaise qualité, François Hollande et sa compagne sont attablés à la terrasse des appartements présidentiels. L’actrice, dont on devine les traits, apparaît de dos ou de trois quarts, face au chef de l’Etat.
« Il existe deux ou trois «spots», des bâtiments extérieurs de l’Élysée qui offrent un petit angle de vue, bien connu des paparazzis », avait affirmé à l’époque la rédactrice en chef de Voici, Marion Alombert, alimentant des interrogations sur la sécurité présidentielle.
« Ces photos n’ont pas été faites de l’intérieur de l’Élysée », avait-elle ajouté.
Mais quelques jours plus tard, cinq membres du personnel de l’Élysée affectés au « service privé » du chef de l’Etat, susceptibles d’avoir pris ces images, avaient été mutés à d’autres postes.
L’enquête permettra finalement de démontrer que les photos ont été prises « à l’intérieur de l’Elysée », mais « pas de trouver ceux qui avaient photographié », a souligné le procureur à l’audience.
Julie Gayet avait porté plainte. Mais, en l’absence de photographe clairement identifié, seul était jugé mardi le directeur de publication de Voici et PDG de Prisma Media, Rolf Heinz, pour « atteinte à l’intimité de la vie privée par fixation ou transmission de l’image d’une personne ». Il ne s’est pas déplacé.
« Il n’y a rien dans l’article qui soit un débat », a commenté le conseil de Julie Gayet, Me Jean Ennocchi, écartant « le droit à l’information » du public, avant de demander un euro de dommages et intérêts ainsi qu’une publication judiciaire à la Une de Voici.
« On est dans l’espionnage visuel », a lancé le procureur, requérant la condamnation du magazine à une peine d’amende et à une publication judiciaire.
L’avocat de Voici, Me Olivier d’Antin a demandé la relaxe de M. Heinz, invoquant le caractère « essentiel » de l’information: « Ils sont à l’Elysée souvent ».