Les clichés volés du couple Hollande-Gayet dans l’enceinte de l’Elysée, en 2014, avaient suscité une mini-crise au sein du Palais présidentiel: le directeur de publication de l’hebdomadaire Voici comparaît mardi devant le tribunal correctionnel de Nanterre pour les avoir publiés.
Le 21 novembre 2014, le magazine people avait publié trois photos du président et de l’actrice prises « courant octobre ».
Sur les clichés, de mauvaise qualité car visiblement très agrandis, François Hollande et sa compagne sont assis à une table sur la terrasse des appartements de l’Élysée. L’actrice, dont on devine les traits, apparaît de dos ou de trois quarts, face à François Hollande.
« Il existe deux ou trois +spots+, des bâtiments extérieurs de l’Élysée qui offrent un petit angle de vue, bien connu des paparazzis », affirme alors la rédactrice en chef de Voici, Marion Alombert. « Ces photos n’ont pas été faites de l’intérieur de l’Élysée, et ne proviennent pas non plus de l’entourage du président, comme certains l’avancent ».
« Celui qui a déclenché les photos aurait pu tout aussi bien avoir une arme », estime dans la foulée Christian Prouteau, fondateur du Groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR).
Interrogé le jour même sur la question de la sécurité, l’Élysée se refuse à tout commentaire.
Mais plusieurs journalistes de presse people, bons connaisseurs du palais présidentiel, sont eux convaincus que les photos ont été prises de l’intérieur, au smartphone. « Ce n’est plus un problème de sécurité, puisque l’auteur avait déjà passé les contrôles, mais de confiance trahie », avance l’un d’eux.
Quelques jours plus tard, cinq membres du personnel de l’Élysée affectés au « service privé » du chef de l’Etat, susceptibles d’avoir pris ces photos, sont mutés à d’autres postes.
Julie Gayet a porté plainte « pour la prise des photos et leur publication », souligne son conseil, Me Jean Ennocchi. Mais en l’absence de photographe clairement identifié, seul comparaît mardi le directeur de publication de Voici, PDG de Prisma Media, Rolf Heinz, pour « atteinte à l’intimité de la vie privée par fixation ou transmission de l’image d’une personne ».
En octobre, Voici et VSD avaient été condamnés à 1.500 euros d’amende chacun pour avoir publié des photos du couple Gayet-Hollande lors d’un week-end à la résidence présidentielle de La Lanterne à Versailles.
Julie Gayet attaque « systématiquement les publications qui portent atteinte à sa vie privée », avait indiqué son avocat. « A ce jour, il n’y a eu aucune décision défavorable ».