La juge sud-africaine qui a condamné Oscar Pistorius à cinq ans de prison pour avoir abattu sa petite amie, a entrepris mercredi la lecture de sa réponse sur la demande d’appel du parquet, qui souhaite un verdict plus sévère.
La procédure sud-africaine interdit de contester l’autorité de la chose jugée et le dossier ne peut pas être rejugé. L’appel doit être uniquement motivé par une erreur d’interprétation de la loi.
Toute la question est de savoir si la juge Thokozile Masipa a eu raison de la condamner pour homicide involontaire, estimant que l’athlète paralympique, sextuple médaillé d’or, n’avait pas aucune intention homicide et a agi par maladresse et négligence.
Le parquet soutient en revanche qu’on ne peut pas prendre pour argent comptant le fait que Pistorius n’ait jamais eu l’intention de tuer « seulement parce qu’il l’affirme ».
Cela crée un dangereux précédent pour la jurisprudence nationale dans un pays, qui plus est, affligé par une criminalité élevée. « Le précédent créé par le tribunal met la barre très bas, c’en est choquant », a critiqué le procureur Gerrie Nel.
Pistorius, double amputé des pieds après la naissance et qui a fait sensation aux jeux Olympiques de Londres de 2012 en courant avec les valides sur des lames de carbone, a abattu son amie mannequin Reeva Steenkamp le jour de la Saint-Valentin 2013.
Il a tiré quatre balles de gros calibre à travers la porte des toilettes de sa salle de bains, par erreur, a-t-il dit, la prenant pour un cambrioleur.
Selon M. Nel, il y a eu intention homicide dès lors que Pistorius était lucide et n’a pas tiré à l’aveugle, et la juge aurait dû rendre un verdict de meurtre.
Pistorius, qui vient de fêter ses 28 ans en prison, n’est pas présent à l’audience, mais la foule habituelle des reporters et cameramen peuple la salle d’audience pour cette nouvelle étape d’un procès qui fera date dans les annales locales.
En raison de la célébrité du condamné et l’intérêt médiatique, il est retransmis en direct à la télévision, une exception en Afrique du Sud.