Proches et admirateurs de Patachou lui rendent un dernier hommage

Proches et admirateurs de Patachou lui rendent un dernier hommage
AFP

Les obsèques de la chanteuse et comédienne Patachou, morte le 30 avril à 96 ans, se sont tenues jeudi à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) en présence des proches et admirateurs de cette figure de la chanson d’après-guerre.

Entre 200 et 300 personnes avaient pris place dans l’église Saint-Justin, parmi lesquelles Michou, icône des nuits parisiennes, le chanteur Hervé Vilard, ainsi que le député-maire UMP de la ville Patrick Balkany et sa femme Isabelle.

Michou lors des obsèques de Patachou, le 7 mai 2015 à Levallois-Perret

A l’entrée, un registre recueillait les hommages à Henriette Lesser, le vrai nom de Patachou: « Comme dit la chanson, nous nous reverrons un jour ou l’autre », a écrit une Parisienne, Marie-Pierre. Monique, une habitante de Levallois, a salué « une grande dame de la chanson française ».

« C’est l’hommage qu’elle aurait voulu, ouvert au public », a dit son fils unique, Pierre Billon, directeur artistique, parolier et compositeur, qui a travaillé avec Michel Sardou et Johnny Hallyday.

« Ma petite maman, toi qui détestes la campagne, je pense que tu vas t’ennuyer dur sur ton nuage. Mais là-haut, tes amis, tes amours, tes amants éventuels t’attendent », a-t-il dit, ému, devant l’assistance lors de la cérémonie qui a duré une heure.

Des applaudissements ont accompagné la sortie du cercueil. L’inhumation devait avoir lieu ensuite au cimetière parisien du Père-Lachaise.

Patachou était l’une des voix les plus gouailleuses de la chanson française d’après-guerre, qui avait tenu un célèbre cabaret parisien à Montmartre avant de se lancer elle-même sur les planches.

Patrick Balkany et sa femme Isabelle posent avec la police municipale lors de la cérémonie funéraire pour Patachou, le 7 mai 2015

Cette fille d’artisan, d’abord dactylo puis employée d’usine, prend en 1948 la direction d’un cabaret-restaurant à Montmartre, avec son mari Jean Billon, dont elle fait rapidement un rendez-vous de la nuit parisienne.

« Chez Patachou » a vu débuter de très nombreux artistes comme Jacques Brel ou Georges Brassens, avec lequel elle a interprété « Maman, papa » en duo.

Hugues Aufray ou Michel Sardou se sont aussi produits dans ce haut lieu de la chanson populaire qui a fermé ses portes dans les années 70.

Soutenue par Maurice Chevalier, Patachou a pris ensuite elle-même le micro, avec un répertoire de chansons réalistes (« La complainte de la Butte », « Gamin de Paris ») ou de ritournelles légères (« le Tapin tranquille », « Douce Marijane »). Interprète à la voix rauque et chaude, son « Bal chez Temporel » est resté célèbre tout comme « La Bague à Jules » ou « Toutes les femmes de mon mari ».

Elle s’est aussi produite à l’étranger, obtenant parallèlement des petits rôles au cinéma (1954) dans « French Cancan » de Renoir et « Napoléon » de Guitry.

Après avoir mis un terme à sa carrière de chanteuse, à partir des années 1980, Patachou a été plus présente au cinéma et à la télévision. Elle était Officier de la légion d’honneur et Commandeur des Arts et lettres.

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