Jeudi pour une affaire de diffamation, vendredi pour un procès en appel pour corruption de mineure: les tribunaux se sont agacés cette semaine de la valse des avocats de Jean-Luc Lahaye, qui dans les deux cas ne verra son sort tranché que dans quelques mois.
Vendredi, un changement d’avocat tardif a permis à l’interprète de « Papa Chanteur », absent à l’audience, d’obtenir le renvoi jusqu’au 1er avril d’un procès en appel pour corruption de mineure, afin de mieux préparer sa défense.
Le procureur n’a pas caché son agacement, appelant à l’audience à ne pas « jouer la montre », et rappelant que la jeune fille concernée devenait majeure le 6 avril, ce qui pourrait avoir une influence sur le cours du procès.
Le nouveau conseil de Jean-Luc Lahaye, disant avoir reçu le dossier « il y a trois semaines », a assuré qu’il ne fallait pas voir dans ce renvoi une « tactique » de sa part.
La présidente a prévenu qu’il n’y aurait pas d’autre renvoi, et a espéré à haute voix que le chanteur ne change plus d’avis.
« Vu le nombre d’avocats qui se sont succédés pour sa défense (depuis la première instance, ndlr) on peut légitimement s’inquiéter », a-t-elle soupiré.
Le 18 mai 2015, Jean-Luc Lahaye avait été condamné à un an de prison avec sursis pour avoir demandé à une jeune fille de 14 ans de s’adonner à des jeux sexuels par webcam interposée.
Jeudi déjà, un incident autour de la défense de M. Lahaye avait retardé de plusieurs heures un autre procès, faisant suite à une plainte d’une autre célébrité des années 80, Julie Pietri.
Le chanteur avait choisi pour le représenter deux avocats dont le controversé Karim Achoui, connu pour avoir défendu de grandes figures du banditisme, et pour des déboires judiciaires.
Le débat a tourné autour de la capacité de M. Achoui, interdit d’exercer en France mais inscrit au barreau d’Alger, à plaider.
Le ministère public avait jugé l’incident « désagréable », mais relevé que les accords d’Evian de 1962 permettent à des avocats algériens de plaider occasionnellement en France.
La présidente du tribunal correctionnel, oscillant entre amusement et impatience, avait mis un terme au « feuilleton Achoui », pour reprendre son expression, en autorisant l’intéressé à plaider.
M. Achoui a pour finir laissé un confrère détailler des questions de procédure susceptibles d’annuler toute l’affaire. Le tribunal décidera le 24 mars de poursuivre ou non le procès.
Julie Pietri, 60 ans, poursuit Jean-Luc Lahaye, 63 ans, pour diffamation et injure. Ce dernier avait lancé: « Que je me tape Julie Pietri ? Non merci », au cours d’un entretien à la radio qui portait sur son penchant pour les très jeunes filles.