Quincy Jones : une vie de miracles !

Quincy Jones avec Michael Jackson à la cérémonie des Grammy Awards, en 1984 © Ron Galella Collection via Getty Images

Sans ce producteur surdoué, les carrières de Frank Sinatra, Aretha Franklin, Ray Charles, Miles Davis, Will Smith, Snoop Dogg et surtout Michael Jackson n’auraient sans doute pas été les mêmes. Ce lundi à 21h05, France 4 diffuse le documentaire «Quincy Jones, Music Man».

Quincy Delight Jones Jr a apporté à la musique du XXe siècle d’innombrables chefs-d’œuvre. Ce trompettiste, chef d’orchestre, arrangeur, compositeur et producteur a dirigé l’enregistrement historique du hit « We Are the World », créé de mémorables B.O. de fictions (« De sang-froid », « L’Homme de fer », « La Couleur pourpre »), proposé ses propres albums (« The Dude »). Et mis un certain Michael Jackson sur orbite avec trois opus culte : « Off the Wall », « Thriller » et « Bad ». Qui dit mieux ?

Sauvé par un piano

La vie de cet artiste né, en 1933, à Chicago dans la plus grande précarité, ressemble à un conte de fées qui, par essence, commence mal. Quincy et son frère Lloyd grandissent chez leur grand-mère, ancienne esclave afro-américaine, leur mère étant en hôpital psychiatrique et leur père cumulant plusieurs emplois. Le jeune « Q » dort à même le sol et lorsqu’il sort, assiste au triste sort des victimes du racisme et aux guerres de gangs locaux. Un jour, tenté par des mets alléchants dans une salle des fêtes, le gamin de 11 ans y entre par effraction, découvre un piano et joue quelques notes qui le transportent. Le surdoué a trouvé sa vocation. Il échappera à un avenir de délinquant.

Jusque sur la lune

Le destin lui offre un autre cadeau : Frank Sinatra découvre son talent, lui offre de diriger son big band et l’impose partout où il donne des shows, à une époque où la ségrégation interdit encore aux Noirs de dormir dans les mêmes hôtels que les Blancs. Entièrement dédié à son art, le passionné séjourne dans le Paris des années 1950 pour se perfectionner. Une vraie bouffée d’air frais pour le jeune Américain, surpris de voir qu’en France, le racisme meurtrier n’existe pas !

Retour aux States

De retour aux États-Unis, gonflé à bloc, Quincy Jones négocie ses contrats à la hausse, devenant l’arrangeur d’une noria de grands noms du jazz (dont le Belge Toots Thielemans). Son œuvre la plus marquante sera à l’époque « Fly Me to the Moon » (Emmène-moi sur la Lune), chanson de ses amis Sinatra et Count Basie. Elle ira loin : les astronautes de la mission Apollo 11 la mettent sur orbite en l’écoutant en vol en 1969 !

Une chance sur mille de s’en sortir

En 1974, à 41 ans, « Q » est victime de deux anévrismes cérébraux consécutifs. Il a une chance sur mille de s’en sortir, mais il retrouve la santé ! Il vient d‘épouser la splendide actrice Peggy Lipton, mère de deux de ses enfants. Car ce tombeur au regard de velours adore les dames et, de ses amours (avec le mannequin Jeri Caldwell, l’actrice Nastassja Kinski…) naîtront six filles et un fils ! De quoi vieillir entouré par une grande famille solidaire, aimante et métissée. Il aura formé et soutenu de jeunes talents jusqu’à son trépas, des suites d’un cancer du pancréas, le 3 novembre 2024.

Cet article est paru dans le Télépro du 18/9/2025

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