Ce dimanche 20 juillet, veille de Fête nationale, les portes des Francofolies de Spa se sont refermées après une trentième édition chahutée (plusieurs artistes ont annulé leur venue en raison de la programmation du chanteur franco-israélien Amir) mais réussie.
Après avoir chanté et dansé durant quatre jours au rythme des plus grands artistes et magnifiques révélations francophones du moment, on a profité avec plaisir de notre 21 juillet férié pour nous reposer et nous remettre de nos émotions !
Scène Baloise
La journée a commencé en beauté avec le lauréat du concours Franc’Off 2024, le Belge White Corbeau. Celui qui, il y a encore peu, jouait dans les rues de Bruxelles, s’impose ici comme une évidence. Évoluant entre soul et hip-hop, ses textes empreints d’une émotion profonde ont su séduire les festivaliers.
La scène Baloise a ensuite vu défiler avec variété les styles musicaux, pour le plus grand plaisir de l’éclectique public spadois. À la croisée du rock alternatif et de l’électro, Isaac est venu présenter «China Bone», son nouvel album en français.
Place ensuite à l’indie-folk avec la captivante Benni. Nul doute qu’avec sa voix envoûtante, cette jeune artiste belge de seulement 24 ans est au seuil d’une belle carrière.
« Faut que tu m’aimes » implorait ensuite la pétillante Styleto. On ne sait pas si elle est parvenue à séduire le destinataire de la chanson mais le public, lui, aucun doute, était conquis.
C’est finalement Daran et ses trente années d’expérience qui ont clôturé la soirée du côté de la rue Hanster. Les textes de son dernier album « Grand hôtel apocalypse » sont plus autobiographiques, mais toujours aussi puissants. Ils semblent en tout cas avoir touché dans le mille !
Scène Proximus
En plein cœur du festival, sur la scène Proximus, Edouard van Praet n’a laissé personne indifférent. Faisant fi des étiquettes et brouillant les genres pour nous inviter à nous laisser emporter par la musique, le dandy originaire de la capitale confirme qu’il faudra compter sur lui et ses musiciens anti-rock dans les mois à venir.
Après un premier album en 2020 et une Victoire de la Musique en 2022, Théo et Raphaël, les deux frères de Terrenoire, ont décidé de ralentir le rythme avec leur tournée « protégé.e ». Région par région dans un souci d’écologie, ils prennent le temps de rencontrer leur public. Comme aujourd’hui à Spa, lors d’un concert merveilleusement basé sur l’échange.
On ne présente plus Stéphan Eicher, qu’on empêche de «Déjeuner en paix » depuis quatre décennies. Présent lors de la toute première édition des Francos de Spa, ses textes n’ont pas pris une ride et continuent d’être entonnés en chœur par jeunes et moins jeunes. Une prestation tout en douceur lors de laquelle l’artiste suisse était accompagné de quatre merveilleux musiciens, confortablement installés sur des tapis orientaux.
Depuis sa dernière venue à Spa en 2022, Mustii n’a pas chômé ! Rien qu’en 2024, on a pu admirer sa performance dans « La Nuit se traîne » aux côtés de Romain Duris et sur la scène de l’Eurovision. C’est pourtant un Mustii très en forme qui s’est déchaîné dans une salopette à paillettes devant un public survolté.
Scène Pierre Rapsat
Finalement, la scène Pierre Rapsat a accueilli Philippe Katerine, ovni de la scène musicale francophone, et deux chanteuses de générations différentes mais d’égal talent : Véronique Sanson et Clara Luciani. Après avoir fait parler de lui suite à sa prestation, bleu et presque nu lors de l’ouverture des Jeux olympiques de Paris l’été passé, Philippe Katerine fait enfin son grand retour dans la ville thermale. Déjanté, décalé, poétique, drôle, l’artiste aux multiples facettes nous a offert un show à la hauteur de sa loufoquerie. « J’ai chanté très juste pour qu’il ne pleuve pas » a-t-il promis à la fin de son show entamé juste après les pluies torrentielles qui se sont abattues sur la ville.
Alors que la lumière baissait, la Grande Véronique Sanson est montée sur scène, saluant ses fans d’un adorable « Coucou ». Ses tubes ont traversé les époques – il suffisait d’observer le public pour s’apercevoir que « Chanson sur ma drôle de vie » et «Bahia» ne parlent pas qu’aux sexagénaires ! L’icône de la chanson française, qui a parcouru plus de cinquante ans d’une carrière prolifique, a indéniablement gardé l’amour de la scène, même si ses musiciens n’étaient pas de trop pour la soutenir.
En bouquet final de cette édition : Clara Luciani. La madone séduit dès les premiers accords, enchaînant tube sur tube, du classique « La Grenade » aux titres intimes de son nouvel album «Mon sang», faisant la part belle aux textes parlant d’amour, de féminité et de maternité.
Une dernière occasion de se déhancher sur des titres disco/pop avant un repos bien mérité…. Jusqu’à l’année prochaine. Qui devrait être bien différente, selon les organisateurs, qui promettent qu’en 2026, le festival va se réinventer. On a déjà hâte d’y être !