L’icône hollywoodienne a marqué l’histoire du 7e art par son charisme, ses rôles mémorables et son crâne rasé légendaire. Mais, sous son regard perçant, qui était réellement Yul Brynner ? Ce vendredi à 20h35, La Trois diffuse «Les Mille et une vies de Yul Brynner».
Dès le départ, le bellâtre cultive le mystère : « On me prête tous types d’origines… et je ne les ai jamais niées. » Japonais, suisse, chinois ou tzigane, l’acteur brouille les pistes autant qu’il fascine. Inoubliable Ramsès II dans « Les Dix Commandements », impassible pistolero des « Sept mercenaires » ou envoûtant souverain Mongkut dans « Le Roi et moi », portrait atypique d’un caméléon devenu roi.
Racines mouvantes
Juli Borissovitch Brynner – son vrai nom – serait né en 1920 à Vladivostok, en Russie, d’une mère russe et d’un père suisse-mongol. Lorsque ce dernier les abandonne, il suit sa mère en Chine, puis à Paris. Là, il chante et joue de la guitare dans les cabarets avec des musiciens tziganes. Ce touche-à-tout s’essaie aussi au trapèze au Cirque d’Hiver. Mais un grave accident – 40 fractures ! – met fin à ses rêves d’acrobate.
Naissance d’une légende
Sa rencontre avec Jean Cocteau l’encourage à explorer le théâtre et à s’exiler aux États-Unis, où il ment sur son âge pour faciliter son immigration. Son audace paie. Il explose à Broadway dans « Le Roi et moi » (1951), rôle qu’il jouera4.625 fois et qui lui vaudra un Oscar dans l‘adaptation cinématographique en 1957. Pour incarner ce roi, il se rase le crâne. L’icône est née !
Rivalités à Hollywood
À Hollywood, Brynner impressionne par sa discipline. Pour « Les Dix Commandements » (1956), il se sculpte un corps d’athlète afin de ne pas être éclipsé par Charlton Heston. Pour « Les Sept mercenaires » (1960), il compose avec l’ego de Steve McQueen, qui tente de lui voler la vedette : « Je suis une star, je ne m’engueule pas avec les seconds rôles. » Plus tard, il ose le western d’anticipation avec « Mondwest » (1973) et « Les Rescapés du futur » (1976), où il campe un cow-boy androïde.
Dernier combat
Mais derrière l’homme autoritaire se cache une grande sensibilité. Engagé dès 1959 auprès du Haut Commissariat aux réfugiés de l’Onu, il visite des camps et prête sa voix aux causes humanitaires. Son dernier combat, il le mène contre le tabac – il fumait cinq paquets par jour -, responsable du cancer du poumon qui l’emporte le 10 octobre 1985, après avoir sensibilisé le public aux dangers de la nicotine.
Vie privée
L’acteur a eu quatre épouses et cinq enfants. Parmi eux, deux filles adoptées au Vietnam, Mia et Melody, dont le parrain n’est autre que Serge Gainsbourg. Brynner étant lui-même le parrain de Charlotte Gainsbourg.
Polyglotte
Il parlait onze langues, dont l’anglais, le russe, le français, le hongrois, le japonais, l’hébreu et le yiddish. Cette aisance lui a permis de doubler lui-même ses rôles dans plusieurs versions de ses films.
Cet article est paru dans le Télépro du 2/10/2025