Zaz a envie de faire des tournées «utiles» pour la planète

Zaz a envie de faire des tournées «utiles» pour la planète
AFP

La chanteuse française, que les concerts emmènent partout dans le monde, essaie désormais de faire des tournées «utiles» en invitant sur ses spectacles des associations engagées sur l’environnement ou l’éducation et en prévoyant un «éco-festival» l’an prochain.

Au Brésil, la chanteuse de 35 ans à la voix éraillée avait invité une association active dans les favelas. En Russie, c’était une ONG travaillant auprès des enfants orphelins. En France, elle est très liée au mouvement écologiste Colibris initié par le chantre de l’agroécologie Pierre Rabhi. Ces associations peuvent ainsi sensibiliser les fans et bénéficient de l’argent généré par la vente de T-shirts et autres produits estampillés « Zaz ».

Dans le documentaire retraçant sa dernière tournée internationale, qui sort vendredi en coffret CD/DVD, on la voit aller rendre visite à Pierre Rabhi et afficher son soutien aux idées de l’écrivain et agriculteur dont le nom est aussi cité régulièrement par d’autres artistes comme Julien Doré ou Camille.

« Quand j’ai entendu parler de Pierre Rabhi, j’ai tout de suite compris tout ce qu’il disait, sur la façon dont les choses interagissent dans le vivant », explique à l’AFP Isabelle Geffroy, célèbre sous le pseudonyme de Zaz depuis cinq ans et son premier succès, « Je veux », aux paroles humanistes et anti-matérialistes.

Depuis quelques années, les gains générés par la vente de ses produits de merchandising sont reversés aux associations Colibris. Mais elle a passé la vitesse supérieure l’an dernier en décidant de défendre la cause d’une ou deux associations à chacun de ses concerts, en France comme à l’étranger, explique la chanteuse, qui a fait ses armes dans les rues et les cabarets.

Zaz est l’une des chanteuses françaises les plus renommées hors de l’Hexagone : elle a vendu « plus de 3,5 millions d’exemplaires » de ses trois premiers albums dans une cinquantaine de pays et sa dernière tournée, en 2014 et 2015, l’a emmenée dans 25 pays sur les cinq continents, souligne son entourage. En novembre, elle est attendue en Allemagne, en Pologne et au Japon avant une tournée française en 2016.

Un jeu éducatif

Désormais, elle ne se contente plus de compenser les émissions de CO2 générées par ses longs déplacements ou faire fabriquer en coton bio les T-shirts vendus après les concerts. Elle essaie d’être plus « utile » en offrant chaque soir une petite vitrine à des associations locales oeuvrant dans le secteur de l’environnement, de l’éducation ou de la solidarité internationale.

« La société telle qu’elle est aujourd’hui ne me correspond pas, alors plutôt que de faire la gueule dans mon coin, je préfère me servir des outils que j’ai, et notamment de cet outil incroyable qu’est la médiatisation », explique-t-elle.

« J’ai embauché deux amis pour gérer toute cette partie «éthique». J’étais frustrée, parce que j’avais des idées mais rien de concret ne se mettait en place faute de temps », ajoute la jeune femme.

Baptisée « zazimut », cette structure est chargée de trouver les associations locales et d’organiser un « réseau » qui compte aujourd’hui une trentaine d’ONG dans 12 pays mais pourrait en compter, espère-t-elle, une centaine en 2016.

Autre projet : l’organisation d’un « éco-festival » militant en septembre 2016 dans le sud de la France où il serait question de musique mais aussi de débats. L’élaboration d’un jeu de société éducatif autour des « valeurs du respect » et la défense du vivant est aussi en cours, un jeu « pour les enfants (et leur famille) fait par les enfants ».

Outre les recettes du « merchandising », toutes ces actions sont financées par « tous les gains générés » par les soirées privées parfois données par la chanteuse, explique son entourage. Zaz avait été épinglée en début d’année sur internet pour avoir facturé 40.000 euros un concert pour les salariés d’un société d’assurances.

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