Un nouveau professeur va enseigner le théâtre au château de Dammarie-les-Lys. Rencontre.
Pour cette promotion 2025/2026 de la « Star Academy » sur TF1 (à découvrir en direct le samedi 18 octobre), notre compatriote Hugues Hamelynck ne retrouve pas le théâtre du château. Pour donner ce cours, la production a recruté Alain Degois, dit « Papy », directeur artistique qui a révélé de grands noms de l’humour français tels que Jamel Debbouze, Arnaud Tsamère, Alban Ivanov ou encore Issa Doumbia. Depuis 2016, Papy collabore avec la prestigieuse Comédie-Française.
Au château, il adoptera une approche pédagogique fondée sur la bienveillance, l’écoute et le respect de l’autre, considérant l’improvisation non seulement comme une discipline artistique, mais aussi comme un levier d’épanouissement pour les élèves. « Ça fait une quarantaine d’années, que je travaille sur ce sujet », sourit-il. « J’enseigne à des collégiens, à un moment important de leur vie. À la Star Ac’, ils seront un peu plus âgés, ça ne me gêne pas ! »
Développer cet art pour une téléréalité, est-ce facile ?
Les jeunes de la « Star Academy » ont une volonté de se faire voir et entendre. Je ne peux pas créer si l’autre n’est pas là. Je vais leur apprendre à être en communion avec les autres. Si j’arrive à faire passer ça, je suis au bon endroit.
Quelle sera l’ambiance de vos cours ?
Du positif et du rire. On ne rit que six secondes dans une journée, ce n’est pas assez !
Hugues Hamelynck avait beaucoup misé sur l’impro…
Chaque professeur a sa vision du théâtre et son expertise. C’est vrai que j’ai tendance à être plus ouvert que ça. Par exemple, passer par le « clown », ça me semble important parce que c’est la base de la comédie, avec le masque. L’impro est une posture : il faut être à l’écoute de l’autre. C’est un outil incroyable du développement de soi. On s’étonne soi-même de ce que l’on a en nous. Bien entendu, je vais l’utiliser, voire parfois en abuser.
Est-ce que vous suiviez la « Star Academy » ?
Je ne suivais pas tant que ça… Pierre de Brauer était un collègue qui a fait de l’impro dans les Yvelines, avec moi, parce qu’il voulait que je le mette en scène, avant de participer au programme. Quand il était au château, je suis venu voir ce que faisait mon pote.
Pierre vous a donné un conseil ?
« Sois toi-même » ! Je vais essayer de l’être.
Alors vous venez parfois en Belgique…
Non, c’est plutôt Pierre de Brauer qui vient chez moi, parce qu’il habitait les Yvelines, avant de partir pour la Belgique. La Belgique, ce sont des cousins, c’est pas loin…
Cette relation va être riche !
Est-ce que vous avez accepté tout de suite ?
Quand TF1 est venu vers moi, je me suis dit que pour l’artisan de l’ombre, aller voir ce qu’il y a dans la lumière est aussi rendre compte de toutes ces années d’expérience et de partages avec les gens. Peut-être que ma maïeutique artistique peut fonctionner aussi à cet endroit.
Et vos rapports avec la télé ?
Je n’appréhende pas les médias. Je ne viens pas pour me faire un nom, parce que mon nom est déjà là. Ma carrière est derrière moi. J’ai 62 ans, et ça va… Je veux parler de l’impro et de ces disciplines qui ne sont pas très bien vues dans le monde de la culture. L’espace scénique, c’est fabuleux, et j’aimerais faire comprendre aux staracadémiciens que monter sur scène, c’est être libre. J’ai hâte de faire advenir de nouveaux imaginaires dans leur tête.

Comment avez-vous été accueilli par les autres professeurs ?
Très mal ! (Rires) Non, ils sont d’une gentillesse incroyable. On sent qu’il y a une vraie énergie positive et une synergie, l’envie d’être disponible pour les jeunes . Les professeurs ont à cœur de montrer l’importance de leur discipline.
Vous serez plutôt un copain ou un prof autoritaire ?
Il y a un groupe en face de moi… et effectivement, je serai le leader « institutionnel » sur le moment, mais pour moi ce sont des futurs collègues. Bien entendu, je viens avec plus d’expérience, de théâtre et de vie… Je crois qu’être professeur à la « Star Ac », ça va me rajeunir ! D’ailleurs, il va y avoir des éléments de langage que je ne vais pas comprendre, et inversement. Cette relation va être riche !
On pourrait imaginer que Jamel Debbouze viennent faire une masterclass dans vos cours ?
S’il vient, ce sera un grand bonheur. C’est le premier artiste que j’ai accompagné. On s’est construits ensemble. Lui m’a construit en tant que metteur en scène. Au départ, je ne partais pas vers ça, et quand je vois où il est arrivé aujourd’hui… S’il vient, ce sera un peu comme si la famille venait. En plus, il n’était pas encore au courant que je devenais professeur à la « Star Academy ».
D’où vient le surnom « Papy » ?
Quand j’étais en cinquième année (12 ans), Coluche avait un personnage célèbre dans un de ses sketches : Papy Mougeot (dans « Le Schmilblick »). Je n’avais rien trouvé de mieux que de faire le guignol, en classe, en imitant ce papy Mougeot. Le surnom vient de là et il est resté. Avec le temps, il est devenu mon nom de scène.
Entretien : Pierre Bertinchamps