L’humoriste retrace la carrière d’une icône de notre Plat pays : Annie Cordy.
Après Raymond Goethals et Jacques Brel, Alex Vizorek dédie un documentaire à Annie Cordy, ce mercredi soir, à 20h20, sur La Une.
En retournant sur ses traces, là où elle a vécu, où elle a chanté et aimé, l’humoriste raconte la vie d’Annie Cordy. À Bruxelles, Paris et Cannes, sur les scènes de concert et de cabaret, sur les lieux de son enfance et de ses derniers jours, il va rencontrer celles et ceux qui l’ont connue, aimée, sur scène et dans les coulisses.
Pourquoi Annie Cordy ?
On avait déjà fait deux légendes, dans des styles différents : Goethals et Brel. Il était donc évident de faire une troisième presque aussi forte. Le nom d’Annie Cordy s’est imposé. Il n’a pas fallu choisir entre 10.000 figures. Et c’est bien que ce soit une femme… Artistiquement, c’est celle des trois dont je suis le plus proche. Le côté fantaisiste, c’est un peu moi aussi. Bien sûr, on l’avait avec Brel, et l’arrivée à Paris est un autre parallèle. Honnêtement, je crois que je me serais beaucoup amusé lors d’un dîner avec lui aussi. (rires) Il y a avec Annie une sorte de projection de ma part.
C’était une autre époque…
Oui, il n’y avait pas encore le Thalys, et pas autant de médias comme aujourd’hui. Ce qui m’a intéressé, ce sont les années où elle était meneuse de revue à Bruxelles, et on l’appelle à Paris, mais Annie ne voulait pas s’y rendre. Elle arrive en France les mains dans les poches. Personne ne la connaissait…
Est-ce aussi votre histoire ?
Paris, moi je l’ai rêvé. Annie Cordy, je ne sais pas. Par contre, elle a joué le jeu parisien. Le parallèle que j’aimerais tenir sur la longueur, ce sont les 60 ans de carrière. C’est exceptionnel. Et elle avait gardé le plaisir des shows et du public, jusque très tard dans sa vie.
Sa famille vous a aidé pour ce documentaire ?
Sa nièce m’accueille dans leur maison à Cannes. Elle m’y raconte les dernières minutes d’Annie. Elle a validé tout ce qu’on a fait.

Son ancrage bruxellois et belge sont restés intacts, même si elle vivait à Cannes.
Quel souvenir avez-vous d’Annie Cordy ?
Ses participations chez Patrick Sébastien où elle se déguisait. Et j’ai aussi un souvenir d’une pièce de théâtre au Passage 44 (à Bruxelles). J’ai ensuite eu l’occasion de la rencontrer quand je faisais l’émission sur France Inter, avec Charline Vanhoenacker. On était très contents de l’avoir. Elle était très généreuse. On ne se connaissait pas, mais vous aviez l’impression de la connaître depuis longtemps. Ce n’était pas « une petite vieille », et elle refusait qu’on parle comme ça d’elle… Elle était curieuse de la nouvelle génération, et elle était même contente de nous voir arriver.

Une vraie « belge » en somme…
À 100% ! Ce qui l’a le plus émue, c’’est quand elle a été la star de l’Ommegang (en 2018, NDLR) sur la Grand’Place. Que sa ville, Bruxelles, lui rende hommage… Ça lui a fait très plaisir. Ses ancrages bruxellois et belge sont restés intacts, même si elle vivait à Cannes. J’ai le sentiment que « son » chez elle était toujours Bruxelles…
Vous vous moquez souvent du « Tunnel Annie Cordy », à la radio ?
C’est une autoroute de bonheur pour moi… Ce n’est pas anecdotique, et c’est de la belgitude à 100%. Dans une liste avec Simone Veil ou Marie Curie, qu’on choisisse Annie Cordy… Les Français en rigolent. Pour eux, ça ne représente rien, mais quelque part, c’est trop bien. Et puis échanger Léopold II par Annie Cordy, le symbole est fort.
Est-ce qu’il y aura un 4e documentaire ? Jean-Claude Van Damme ?
Non, parce que la personnalité que l’on traite doit être décédée car l’idée est d’aller sur les pas de quelqu’un. Mais il y aura bien un 4e documentaire sur le cinéma belge (pour 2026). Et encore deux de prévus, mais je ne connais pas les thèmes, ni les personnalités abordées.
Interview : Pierre Bertinchamps