À chacun son tour… Après Léon Zitrone ou Jean-Pierre Foucault, Bruno Guillon passe l’été sur «Intervilles» pour France 2.
En attendant de reprendre la coanimation de « Tout le monde a son mot à dire » à la rentrée, Bruno Guillon s’offre une parenthèse estivale dans « Intervilles ».
Pendant quatre jeudis sur France 2, il va sillonner la France qui aime s’amuser. « Quand Nagui m’a appelé, j’ai dit ‘oui’ tout de suite, sans savoir qui allait le faire, quelles seront les épreuves et où nous irions », explique-t-il. « La marque est tellement forte, que c’est un cadeau pour un animateur ». Bruno Guillon y sera comme un poisson dans l’eau !
Que représente « Intervilles » ?
C’est une émission culte de ma jeunesse. C’était le seul moment de la semaine où j’avais la télécommande, et que je pouvais regarder ce que je voulais à la télé. C’est un bon souvenir d’enfance.
Vous êtes plutôt Léon Zitrone ou Guy Lux ?
J’aimais bien le côté « bateleur » de Guy Lux. C’était vraiment le roi du direct. Il a aussi marqué ma jeunesse.
Comment allez-vous vous répartir les rôles avec Nagui ?
Ça va se faire au feeling. Nous sommes amis dans la vie, donc les choses sont plus faciles. Mais il y aura aussi Camille, Valérie, Yoann et Magali. On veut vraiment créer une bande. Il n’y aura pas de rôle préétabli.

Comme dans la vraie vie
Est-ce qu’il y aura une dose de mauvaise foi ?
C’est la base même du concept ! Ça fait partie des ingrédients obligatoires dans « Intervilles ». Là aussi, on ne va pas préparer grand-chose ou jouer un rôle, c’est comme ça dans nos vies. On sera à l’antenne comme dans la vie
Avez-vous testé des jeux ?
De façon physique… non ! Ils l’ont été par des « bêta-testeurs ». Nagui et moi, nous n’avons pas essayé. Mais je me réserve pour faire un « Mur des champions » face à lui…
Pourquoi ce programme est-il autant culte ?
Il représente ce que j’aime, en fait. Je viens de la campagne de la Charente-Maritime, d’une ville de 9.000 habitants. « Intervilles », c’est l’esprit des fêtes de villages et des petites villes. C’est là qu’on revoyait des voisins, des cousins, où il y avait une buvette où papa et maman rigolaient avec des amis, et nous, on partait jouer et on avait quartier libre, parce qu’on ne nous surveillait pas trop… C’est ce souvenir-là, et c’est ce que j’aime.
Vous aimez la compétition ?
Je l’aime bien, mais je n’ai pas l’esprit de compétition. Je préfère le collectif. Qu’on gagne ou qu’on perde, à partir du moment où on est ensemble, ça me va.
Le direct, c’est ma vie !
C’est un programme que vous souhaitiez faire un jour ?
C’est un vrai cadeau… Avant qu’on ne parle de le remettre à l’antenne, on m’avait déjà proposé de le faire. C’est surtout une émission qui est en direct, et le direct, c’est ma vie ! Je le fais tous les jours à la radio. Le faire aussi à la télé, c’est ce qu’il y a de plus excitant comme exercice pour un animateur.
Un souvenir marquant ?
J’en ai plein… Ce sont des images en noir et blanc (rires). Léon Zitrone, qui est en duplex avec Guy Lux, qui lui dit : « J’ai perdu mes lunettes, je ne vous entends plus ». Avouez que c’est extraordinaire ! Au-delà de ça, il y a le décalage de Guy Lux qui le dimanche interviewait des stars, et qui le vendredi soir se retrouvait avec des anonymes pour faire des concours de bras de fer.
Comment transformer une émission de l’inconscient collectif en un programme produit en 2025 ?
Justement, en ne le transformant pas et ne voulant pas tout relooker. En faisant ça, on passerait à côté… On gardera les basiques d’ « Intervilles ». Bien sûr, l’animation sera différente parce que l’époque est différente. Il ne faut pas vouloir absolument tout changer. Les téléspectateurs chercheront dans « Intervilles » ce qui a fait le succès du programme à travers les décennies et il faut qu’ils le retrouvent cette année aussi.
Que pensez-vous de Topa (ndlr : la vachette en peluche) ?
Je la trouve géniale. Je suis un fan de bandes dessinées, et s’il y a bien un art qui caractérise la Belgique, c’est la BD. Vous avez les plus grands auteurs… Pour le coup, je l’aime beaucoup.
On est dans l’air du temps. En 2025, on n’a plus de droit de tourner avec des animaux sur un plateau. Quand j’étais petit, et que j’allais en vacances dans le Gard, chez ma marraine, il y avait des fêtes avec des vachettes. Je me suis amusé avec, c’est vrai, mais qu’il n’y ait plus de vachettes dans « Intervilles », ne va pas me manquer. Si vous regardez de vieilles émissions d’ « Intervilles », sur la quinzaine de jeux du prime, elles n’y apparaissaient que 2 fois. Comme c’était l’iconographie utilisée pour le logo, les gens l’ont en mémoire, alors qu’on ne la voyait pas beaucoup, à peine sur 10 % du concept.
Interview : Pierre Bertinchamps