À l’occasion du 100e anniversaire de l’Art déco, « Des racines & des ailes », présenté par Carole Gaessler, consacre une émission à ce mouvement artistique des Années folles.
Une émission à voir ce mercredi à 21h10 sur France 3.
Carole Gaessler, dans l’émission, on découvre que l’Art déco ne se limite pas à Paris…
L’Art déco a rayonné bien au-delà de la capitale. Il s’est affirmé dans le nord et l’est de la France, mais aussi à l’étranger. On retrouve des bâtiments remarquables en Belgique, à Miami ou en Nouvelle-Zélande. Pendant vingt ans (1910-1930), la France a été un centre de créativité et de liberté artistique, attirant ainsi les architectes du monde entier.
Selon vous, dans quel contexte historique ce style est-il apparu ?
Après la Grande Guerre, la France était meurtrie, avec des villes détruites et des familles endeuillées. Dans ce paysage de ruines, il y avait une volonté forte de renaissance. Les architectes ont alors cherché à repousser les limites, en utilisant de nouveaux matériaux comme le béton armé. Leur ambition : bâtir des édifices plus vastes, plus lumineux, mais empreints de sobriété et d’élégance. Pour moi, l’Art déco, c’est l’exubérance contenue dans le raffinement.
Est-ce qu’un architecte ou un artiste vous a marquée ?
Non, car je ne suis pas une spécialiste. En revanche, j’ai une grande admiration pour les vitraux, notamment ceux de Jacques Simon, qui a contribué à restaurer ceux de la cathédrale de Reims. Les vitraux de cette époque regorgent de symboles et expriment un profond désir de renouveau. Dans une époque aussi instable que la nôtre, admirer une architecture capable de renaître après la destruction est plutôt inspirant.
Qu’avez-vous retenu de cette redécouverte du patrimoine ?
En revisitant cette période, j’ai été frappé par le caractère novateur de l’époque. L’usage de matériaux originaux, comme le marbre de Carrare, était avant-gardiste. Les architectes cherchaient à concevoir des immeubles et des habitations modernes, alliant esthétique et confort. Ce mouvement architectural, à la dimension sociale, misait sur l’idée d’une harmonie entre beauté et fonctionnalité.
Qu’est-ce qui vous séduit dans cette architecture ?
La simplicité des lignes et la générosité des ouvertures qui laissent entrer la lumière. Cette quête d’espace et de clarté crée une atmosphère de bien-être. Après la Première Guerre mondiale, les architectes ont voulu insuffler plus de légèreté, de joie, voire d’exubérance. Ils ont inventé, à travers leurs créations, un véritable art de vivre.
Avant cette émission, étiez-vous déjà intéressée par l’Art déco ?
J’ai toujours rêvé d’habiter dans un immeuble de ce style. Il me fascine par sa rigueur et sa pureté. J’aime les ferronneries noires et blanches des halls d’entrée, les ascenseurs aux lignes épurées… L’Art déco, c’est un peu comme un vêtement parfaitement taillé : précis, élégant et intemporel.
Quel bâtiment avez-vous particulièrement apprécié ?
Ce documentaire m’a donné envie de découvrir Miami, une ville qui ne m’avait jamais attirée auparavant. L’Art déco tropical, avec ses couleurs vives et son exubérance ensoleillée, m’intrigue énormément. J’aimerais ressentir sur place cette alliance singulière entre modernité et fantaisie.