La candidate belge revient dans le jeu de Nagui sur France 2
C’est une sorte de « seconde chance » pour Catherine, originaire de Piéton (Hainaut), candidate au début de cette année, dans « N’oubliez pas les paroles », sur France 2. Au terme d’une douzaine de participations, l’enseignante quitte le jeu avec 94.000 euros en poche, et une certaine déception, puisque le montant (plus de 10.000 euros) est trop élevé pour pouvoir participer à nouveau au jeu, et 12 victoires, c’est un peu chiche pour faire partie des plus grands maestros qu’on réinvite sur les prime time…
Ce lundi soir, notre compatriote obtient son droit d’entrée dans le Tour préliminaire de la « Ligue des Champions de la chanson », qui donne sa chance aux maestros en quête de revanche. Ceux qui n’ont pas réussi à se hisser dans le prestigieux classement des « plus grands maestros » mais qui n’ont rien perdu de leur rage de chanter. Pour Catherine, la saison 2 va commencer…
Qu’est-ce que ça vous fait de revenir dans l’émission alors que vous étiez triste de partir après une dizaine de jours?
C’est un gros bonus, et je vois ça comme un cadeau de pouvoir y retourner. Le fait d’avoir quelques mois de battement, permet de redescendre un peu de toutes ces émotions du premier passage. Et de se dire, « allez, on y retourne, on remet l’ouvrage sur le métier et on profite surtout jusqu’au bout parce que là, on sait que c’est la toute dernière fois, qu’il n’y aura plus de possibilité de reparticiper ». J’y vais avec l’état d’esprit de profiter et vraiment savourer chaque seconde de pouvoir être sur ce plateau.
Pour un deuxième passage, est-on mieux préparé ?
Ce n’est pas la même chose. Mon parcours initial, en début d’année, c’était ma quatrième participation. Je connaissais déjà « la musique »… Mais je m’étais mis une pression de fou, j’avais aussi vraiment fait un grosse préparation et je ne voulais pas avoir fait tout ça pour rien, Pouvoir retourner en ayant tout ça derrière, moi ça m’a enlevé toute la pression : j’étais juste dans l’envie, l’envie de bien faire, l’envie de clôturer en beauté. J’ai retravaillé, mais j’ai surtout entretenu ce que je connaissais, ce que j’avais appris pour mon parcours initial. J’étais en mode « tu l’as fait une première fois, il n’y a pas de raison que tu ne puisses pas le refaire, même si forcément les challengers en face, ça sera du costaud puisque c’est la crème des candidats de la saison ». La confiance acquise lors du parcours initial, en plus. C’était vraiment un gros kiff !
Il n’y a plus l’appât du gain…
Cette pression-là est évacuér, c’est vrai, parce que ce que j’ai déjà gagné une magnifique somme. Moi j’étais resté un peu sur une frustration de ne pas avoir su montrer exactement tout ce que j’avais appris. J’étais resté un peu sur ma faim. Ce n’est pas l’appât du gain mais l’envie de cartonner jusqu’au bout. C’est plutôt dans cette optique-là.
Dès que j’ai vu les premières émissions, je me suis dit : « ça c’est vraiment un jeu pour moi, un jour j’irai ! »
Comment vous êtes-vous préparée à ce Tour préliminaire?
Depuis le mois de mars, ce n’est que de l’entretien mais avant ça, je multipliais vraiment beaucoup les approches. Il y a les fameuses chansons qu’il faut maîtriser de A à Z, à la virgule près, et ça je les ai énormément travaillées grâce à des karaokés, et a cappella. Et puis le reste, c’était beaucoup à l’écoute. J’ai la chance de travailler loin de chez moi, j’ai passé pas mal de temps dans la voiture. Ça m’a permis, d’apprendre des dizaines et des dizaines de chansons dans les embouteillages. En tout cas, un premier apprentissage, et puis quand je pensais déjà bien connaître les chansons, je vérifiais les paroles Et là, je passais par une approche écrite. J’ai un peu multiplié les méthodes, mais c’était non-stop, tous les jours dans mon quotidien, tout le temps… Ça prenait une place énorme.
Qu’est-ce qui vous plait le plus dans « N’oublie pas les paroles » plutôt que le « Septante et un » ou « Slam » ?
La combinaison du chant karaoké et du jeu. Et je suis une joueuse, j’ai déjà fait d’autres jeux télé, j’adore ça… C’est un parcours qui a duré pratiquement 10 ans. Dès que j’ai vu les premières émissions, je me suis dit : « ça c’est vraiment un jeu pour moi, un jour j’irai ! ». Il correspond vraiment à deux de mes passions.
Gagner 94.000 euros en une dizaine de jours, ça ne donne pas un peu le tournis ?
Oui, c’est hallucinant et en même temps réaliste. Sur le plateau on ne le réalise pas du tout parce qu’on est pris dans les tournages, et puis on entend Nagui qui dit «voilà ça fait autant»… Après, c’est sûr que quand on reçoit le virement sur son compte bancaire, ça fait bizarre. Ça change pas une vie, mais ça ouvre le champ des possibles, ça permet d’envisager des petits et des grands plaisirs, des projets qu’on avait mais qu’on n’osait pas tout à fait envisager. C’est un magnifique montant, et je n’ai pas non plus gagné à l’Euromillions… On n’est pas dans un truc qui fait perdre pied. Ça reste un immense bonus. Je pense qu’on en apprécie encore plus la juste valeur.
Est-ce que vous en voulez à Stromae pour le titre qui vous a fait chuter en mars ?
Non, je m’en veux à moi ! Mais pas à Stromae, parce qu’en fait je la maîtrisais sur le bout des doigts cette chanson.
Quels sont vos répertoires préférés ?
Dans la chanson française, j’écoute les grandes classiques : Francis Cabrel ou Jean-Jacques Goldman. Mais Cabrel, c’est vraiment un artiste que j’apprécie énormément et que j’ai eu la chance de chanter sur le plateau. Et j’ai remporté un de mes 20.000 euros sur un de ses morceaux ! J’étais aussi une grande fan de Maurane. Une voix qui a bercé toute mon adolescence. Je la chantais avec une brosse à cheveux dans la main, à tue-tête, à longueur de journée. Ce sont vraiment les deux artistes phares. Après j’aime aussi Zazie, Véronique Sanson, et dans les plus récents Gauvin Sers.
Des chanteurs à textes…
Je suis linguiste… Il y a un petit amour des mots, des beaux textes, de la poésie… Je préfère une chanson de Charles Aznavour ou Claude Nougaro où le texte est effectivement pas piqué des hannetons mais qui raconte une histoire, et où on sait se raccrocher à plein d’éléments pour la retenir. À l’inverse d’une chanson qui se répète et qui tourne autour de trois mêmes phrases avec une structure difficile à se raccrocher. Mes difficultés étaient souvent sur des chansons bien plus faciles au niveau du texte.
Votre passage dans « NOPLP » vous a-t-il donné envie d’approfondir le chant ?
Je suis musicienne depuis toute petite, j’ai suivi des cours de chant classique et j’ai participé à pas mal de chorales. Reprendre des cours de chant, non. Par contre continuer à chanter, j’en ai clairement envie… J’aimerais bien chanter dans les homes pour personnes âgées par exemple. Et comme c’est ce répertoire que j’aime bien au départ, ce serait joindre l’utile à l’agréable… Mais pour le moment, je suis dans une phase où je passe à autre chose. Ça fait du bien aussi d’enfin tourner la page. Par exemple, je dors, beaucoup mieux… Quand on a 1.200 chansons qui trottent tout le temps dans la tête, ça prend une place énorme !
Est-ce que ça reste un bon souvenir ?
Évidemment, c’est une aventure de dingue et hyper enrichissante à plein de niveaux. J’ai appris encore plein de choses, même en tant que prof de langues, j’ai découvert des choses sur la mémoire et sur comment apprendre. C’est une aventure extrêmement riche humainement aussi. Les huit candidats des préliminaires, nous sommes devenus une bande de potes. Il y a ce point d’accroche d’avoir vécu le même délire, d’avoir nourri les mêmes rêves, les mêmes déceptions parfois…
Entretien : Pierre Bertinchamps