«Ceci n’est pas un crime» (RTL tvi) : quand Magritte joue les Hercule Poirot

Le comédien bruxellois Pierre Gervais endosse le rôle de René Magritte © RTL Belgium

Magritte, Dalí, Man Ray ont marqué l’histoire du surréalisme. Dans « Ceci n’est pas un crime », mercredi à 20h30 sur RTL tvi, ils deviennent aussi suspects dans une affaire de meurtre !

Été 1936. Le jeune René Magritte est convié à une exposition d’art prestigieuse dans une excentrique propriété anglaise. Parmi les autres invités : Salvador Dalí, Lee Miller, Max Ernst et Man Ray. Après une nuit où l’alcool et les drogues abondent, Magritte se réveille à côté du corps sans vie d’une jeune femme, sans le moindre souvenir de ce qui s’est passé.Alors que Scotland Yard ouvre une enquête et interdit aux invités de quitter le domaine, le peintre belge, tel son compatriote Hercule Poirot, met tout en œuvre pour prouver son innocence.

Surréalisme belge

Voilà le pitch de « Ceci n’est pas un crime ». Une fiction qui s’apparente à une partie de Cluedo réalisée par le Flamand Hans Herbots, salué pour avoir dirigé la série à succès de Netflix « Le Serpent ». Elle est coproduite par huit télévisions publiques européennes et une chaîne privée… RTL tvi.

« C’est vraiment une praline belge. Il y a du polar, mais aussi de l’humour. Du drame, de l’émotion et beaucoup de surréalisme également. Mais c’est surtout une histoire captivante, avec énormément de suspense », résume le réalisateur qui n’a pas hésité à multiplier les clins d’œil à Magritte. « On a intégré les nuages, le chapeau, la pipe. Et la scène de crime est la copie conforme de sa toile « Les Amants ». »

Tournage international

Bénéficiant d’un budget conséquent, « Ceci n’est pas un crime » a été tourné dans différents sites belges comme le Jardin botanique de Meise, le château de Runenborg près de Gand, les châteaux de Hex et de Waleffe. Les extérieurs du domaine ont été filmés sur l’île irlandaise de Curraghmore, où seul Stanley Kubrick avait été autorisé à installer sa caméra pour quelques scènes de « Barry Lyndon » (1975). « Lorsque Magritte se rend de la cuisine du sous-sol à sa suite, il part du décor authentique de Waleffe, en Wallonie, traverse le Limbourg et arrive en Irlande », s’amuse Hans Herbots.

Faits réels

« Ceci n’est pas un crime » mêle constamment fiction et réalité. En 1936, Magritte, Dalí, Man Ray, mais aussi Picasso et Miró, se sont effectivement retrouvés en Angleterre, non pas dans un domaine privé, mais dans le centre de Londres pour la première Exposition internationale du surréalisme. Au fil des six épisodes, on voit Dalí sculpter son Téléphone-Homard et Magritte découvrir sa fascination pour les chapeaux melon. « Mais à ma connaissance, Magritte ne s’est jamais réveillé à côté d’un cadavre », plaisante le metteur en scène. « L’histoire s’inspire d’un fait historique réel, et les personnages ont réellement existé, mais à partir de là, les scénaristes ont imaginé une intrigue policière digne d’Agatha Christie. »

L’acteur espagnol Iñaki Mur se pare des moustaches de Salvador Dalí pendant que Regina Bikkinina incarne sa muse © RTL Belgium

La série bénéficie d’un casting international. Magritte est joué par le prometteur Pierre Gervais, comédien bruxellois trilingue, et Dalí, par l’acteur espagnol Iñaki Mur, né en Catalogne comme le peintre. Regina Bikkinina interprète Gala, la muse et l’épouse de Dalí, d’origine russe comme elle. Tous sont parfaits au cœur de cette galerie de personnages hauts en couleur et d’événements rocambolesques.

Cet article est paru dans le Télépro du 27/11/2025

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