Comédies musicales : le miracle de Notre-Dame

Pour les 25 ans de la comédie musicale « Notre-Dame de Paris », douze représentations exceptionnelles ont été programmées au Palais des Congrès de Paris, jusqu’au 4 janvier 2026. À l’heure de boucler ces lignes, il restait encore quelques centaines de places. © Marc Olivier HUARD / COMEDIHA
Christine Masuy Journaliste

Entre le rock et la pop, les comédies musicales semblaient ringardes…Jusqu’à ce que « Notre-Dame de Paris » leur redonne un coup de fouet !

Quasimodo s’éprend d’Esméralda, la belle bohémienne. Lui est bossu et très laid… Peut-il dès lors espérer qu’elle l’aime en retour ? Vous connaissez l’histoire, c’est celle de « Notre-Dame de Paris ». Mais l’avez-vous lue dans le texte de Victor Hugo ou découverte via la comédie musicale de Plamondon et Cocciante ? Créée à Paris en 1998, elle a fait exploser la carrière de quelques artistes : Garou, Hélène Ségara ou Patrick Fiori. Vingt-cinq ans plus tard, tous se sont réunis pour « Notre-Dame de Paris, les grandes retrouvailles », un show diffusé ce dimanche à 20h55 sur RTL tvi.

Après « Starmania »

L’histoire commence en 1993. Après le succès planétaire de « Starmania » (1979), le producteur et parolier canadien Luc Plamondon cherche un nouveau sujet. Son second opéra-rock, « La Légende de Jimmy » (1990), fut un échec, il sait qu’il n’a plus le droit à l’erreur. C’est en feuilletant le « Dictionnaire des personnages en littérature » qu’il tombe sur Quasimodo. Il relit le roman d’Hugo et en tire une trentaine d’idées de chansons. À qui demander de les composer alors que son comparse de toujours, Michel Berger, est décédé inopinément l’année précédente ? Il pense à Richard Cocciante, dont il aime les mélodies. Mais le chanteur craint que le projet ne soit trop ambitieux pour lui. Afin de le rassurer, Plamondon suggère qu’il exhume déjà les titres en attente dans ses tiroirs. C’est sur l’un d’eux qu’il écrit « Belle » : « Belle, c’est un mot qu’on dirait inventé pour elle… »

Un casting géant

Durant trois ans, Plamondon et Cocciante se voient à Montréal, Rome ou Paris pour peaufiner le projet. Vient ensuite l’heure du casting. Plus de six cents jeunes chanteurs sont auditionnés des deux côtés de l’Atlantique. Pour Esméralda, ils choisissent d’abord l’Israélienne Noa, qui se désiste. Ils pensent alors à Julie Zenatti, qui les a éblouis lors du casting. Mais ils craignent de faire reposer un trop grand rôle sur les épaules d’une toute jeune fille de 15 ans. Elle sera finalement Fleur-de-Lys, tandis que le rôle d’Esméralda est confié à Hélène Ségara, une jeune artiste de 25 ans produite par Orlando, le frère de Dalida. Pour les rôles masculins, Plamondon a repéré Garou quand il chantait dans un bar canadien : il est inconnu du grand public. Quant à Patrick Fiori, bien qu’il ait représenté la France à l’Eurovision en 1993 avec « Mama Corsica », sa notoriété reste limitée… Tous vont bientôt exploser.

Un immense succès

La première de « Notre-Dame » a lieu au Palais des Congrès de Paris, à la rentrée 1998. Sorti quelques mois plus tôt, le single « Belle » a été l’un des tubes de l’été, augurant du meilleur pour la comédie musicale… Le succès est effectivement au rendez-vous. Il dépasse même toutes les espérances ! Traduit dans sept langues, le spectacle s’exporte aux quatre coins du monde et ne cesse d’être joué. Aujourd’hui, il cumule plus de 6.000 représentations devant plus de 16 millions de spectateurs. Son triomphe a aussi relancé un genre pratiquement disparu en France. « Les Dix Commandements », « Roméo et Juliette », « Mozart, l’opéra rock »… Les années 2000 seront celles des comédies musicales.

Ce dimanche, après le spectacle des retrouvailles, RTL tvi propose de redécouvrir « Le Roi Soleil » (à 23.15), de Kamel Ouali, avec Emmanuel Moire et Christophe Maé.

Cet article est paru dans le Télépro du 25/12/2025

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