Lundi à 20h20 sur La Une et 21h10 sur TF1, le téléfilm « Filip », emmené par Mikaël Mittelstadt et Sara Mortensen, nous en dit plus sur l’ascension, puis la descente aux enfers, de Filip Nikolic, chanteur leader des 2Be3.
Véritables icônes de la fin des années 1990, Filip Nikolic, Adel Kachermi et Frank Delay, les 2Be3, ont incarné le boys band à la française pour toute une génération. Avec un tube resté culte, « Partir un jour », trois albums studios et des compilations qui se vendront à cinq millions d’exemplaires, tout semblait sourire aux jeunes artistes… jusqu’à ce que la tragédie s’invite dans le trio.
Coup de foudre amical
C’est dès leur plus tendre enfance que Frank Delay et Adel Kachermi, respectivement nés en 1973 et 1975, deviennent amis. Naturellement, ils poursuivent leur scolarité ensemble, au sein du collège Louis Pasteur de Longjumeau, dans l’Essonne. C’est là qu’ils y rencontrent un certain Filip Nikolic, né en 1974. Les trois garçons se découvrent de nombreuses passions communes, notamment pour le sport et la danse. Devenus inséparables, les jeunes hommes se font le serment de réussir coûte que coûte dans le monde du spectacle. Deux autres camarades se joignent au rêve de la joyeuse bande, le groupe tombe d’accord sur le nom de To Be Free (être libre). Finalement, les deux nouveaux membres abandonnent le projet, une défection qui donne à Delay, Kachermi et Nikolic l’idée d’un jeu de mot qui deviendra leur marque de fabrique : 2Be3 (« être trois »).
2Be Alone
En 1996, tout s’emballe. Filip et Frank participent à un concours sur TF1, « Si on chantait », mêlant mannequinat et musique. Dans les coulisses du show, que Filip remportera, le trio s’amuse à quelques démonstrations de danse. Leur énergie attire l’œil de spécialistes présents, le bouche-à-oreille fait le reste et la maison de disques EMI propose un contrat aux trois inconnus. L’objectif est clair : embrasser la tendance des boys bands anglophones qui font chavirer les oreilles de tous les adolescents européens, à l’image des Backstreet Boys ou Take That. La même année, les 2Be3 sortent définitivement de l’anonymat avec l’entêtant « Partir un jour », qui se vendra à plus de 450.000 exemplaires. Un an plus tard, place à l’album éponyme, il sera triple Disque de Platine. En 1999, ils décident de rompre avec EMI pour tenter le rêve américain avec de nouveaux producteurs issus d’Edel Records. L’aventure est de courte durée, en 2001, le nouveau label des 2Be3 fait faillite. Libre de tout contrat musical, Filip décide de s’essayer à la comédie, dans la série « Navarro », notamment. Ce changement de direction signe la fin du trio, qui se sépare d’un commun accord.
Étoile filante
Affublés de l’étiquette « Boys Band », dont l’aura est en perte de vitesse, aucun des trois membres ne parvient réellement à se renouveler en solo. C’est Filip qui supporte le plus mal l’absence soudaine de projecteurs. Dans le privé, alors qu’il peut compter sur le soutien de sa compagne, Valérie Bourdin, rencontrée en 1998, avec qui il aura une fille, Sasha, née en 2005, le chanteur vacille. « Il a changé à partir de 2001 après avoir passé quatre mois aux États-Unis pour réaliser un album qui n’a jamais vu le jour. Je l’ai connu sain, pratiquant du sport, comme moi. Il s’est mis à fumer, boire, prendre des médicaments. Son côté obscur est apparu », expliquera, plus tard, Valérie. La spirale autodestructrice est trop difficile à supporter pour la jeune femme qui rompt avec Filip Nikolic en février 2009, espérant provoquer un déclic… qui n’aura malheureusement pas lieu. En septembre de la même année, l’ancien membre des 2Be3 est retrouvé mort chez lui, à l’âge de 35 ans. En cause, un arrêt cardiaque provoqué par une surdose de somnifères.
Cet article est paru dans le Télépro du 11/9/2025