Dorothée : «Ce sont les copains qui m’ont demandé de revenir»

Dorothée © D.R.
Pierre Bertinchamps
Pierre Bertinchamps Journaliste

Avant son spectacle à Bruxelles en 2026, TMC rediffuse l’émission « Merci Dorothée ! », ce mardi à 21h10.

Si Dorothée repart en tournée, c’est grâce à l’émission « Merci Dorothée ! », diffusée en janvier dernier sur TF1. « Le dernier déclencheur… peut-être, oui », sourit-elle. « Parce que j’ai reçu énormément de messages après l’émission, en plus, et qui étaient très émouvants et très, très forts. »

Le succès du programme et « l’amour » toujours intact que l’animatrice a reçu durant l’hommage à sa carrière, et juste après, l’ont convaincue que « son » public ne l’a pas oubliée. Et pourquoi ne pas venir à sa rencontre à travers une tournée qui passera le jeudi 16 avril à l’ING Arena. Mode émotions activé !

Rencontre avec la star des enfants et des adolescents des années 90 qui va plus que probablement réveiller l’âme d’enfants des quadras et des quinquas.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de remonter sur scène ?

Ce sont les copains qui m’ont demandé de revenir, et de les retrouver. J’ai dit « OK »… On repart pour une grande aventure. Des grands moments d’émotion, et je crois qu’il va y en avoir ! Et dans la salle, et sur scène. Surtout que ça faisait longtemps que je n’étais pas venue chez vous, à Bruxelles. Et là, c’est vraiment un moment unique…

Ça vous avait manqué ?

Oui, je le reconnais.

Pourquoi avoir attendu si longtemps ?

Allez savoir ! Je ne sais pas…

Votre public, aujourd’hui, ce sont plutôt des personnes des générations des années 80 et 90…

Il y a ceux qui étaient tout petits, qui ont grandi, qui ont eu des enfants, et ils leur apprennent mes chansons, ils leur montrent des extraits des émissions… J’en suis à la troisième génération, je crois ! C’est toute la famille qui va venir au spectacle. C’est une pression positive. C’est touchant, toute cette fidélité.

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Comment appréhendez-vous ces concerts ?

Je le prends comme un grand moment de fête. Ce seront des retrouvailles. Ça fait très longtemps, même en France, que je ne les avais pas vus. On va chanter tous ensemble. Le but c’est ça, c’est de se retrouver, de chanter et de passer un grand moment de folie.

Avec des hommages à Ariane, Corbier et Framboisier ?

Bien sûr ! Il y aura un clin d’œil. Je ne pourrais pas faire autrement.

Vous allez devoir faire un choix de playlist ?

Avec les producteurs, on a fait la liste et le choix est en effet très difficile. Pour tout faire, il faudrait quoi ? Un spectacle de 8 heures, c’est trop ! (rires) Et comme je ne sais pas faire de choix…

En réalité, vous avez déjà fait un retour sur scène, avec Julien Doré, en avril…

J’étais d’abord très flattée qu’il reprenne la chanson (« Allô allô, Monsieur l’ordinateur », NDLR). Très touchée qu’il m’ait invitée parce qu’en plus c’est un homme extraordinaire. Il est d’une gentillesse, d’un professionnalisme et aussi extraordinaire. J’étais très touchée et très inquiète. Et ça s’est hyper bien passé. Pourtant, moi, j’ai le trac tout le temps parce que je veux que tout soit bien et donc j’angoissais un peu.

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Comment avez-vous vécu l’après « Club Dorothée » ?

Je savais qu’un jour ou l’autre, ça s’arrêterait, c’était certain… C’était peut-être arrivé un peu plus rapide que prévu. On n’a pas le choix. Ça s’est arrêté, une autre vie reprend, et petit à petit, on reprend une vie normale, ou plutôt une autre vie.

Qu’est-ce que vous diriez à la jeune femme que vous étiez juste avant que ça s’arrête ?

Je lui dirais « ne change rien, continue comme ça ». Parce que tout ce que je faisais, je le faisais sincèrement et je n’aurais pas pu faire plus. Donc j’ai fait de mon mieux à chaque fois et j’aurais dit «  Et bien on continue ! ».

Il y aussi eu « Récré A2 »…

Jacqueline Joubert dirigeait cette tranche horaire, et c’est elle qui a décidé de choisir ces personnes (Cabu, William Leymergie, Zabou,…) et on s’est rencontrés, on s’est connus, on s’est appréciés. Ce qui était intéressant, c’est que justement il n’y avait pas deux personnalités pareilles. La diversité faisait l’intérêt justement de ces rendez-vous, parce qu’on était vraiment tous opposés les uns et les autres.

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Tout était improvisé ?

Non, il y a eu de l’improvisation, mais sur une base bien écrite quand même. Parce que l’impro ne vient que lorsqu’il y a une base. Quand on fait de la télé en direct, même enregistré, il y a forcément de l’improvisation. Toujours un petit problème à droite ou à gauche, donc il faut  réagir. D’où justement l’intérêt d’être tous différents, pour que chacun réagissait différemment, on s’entraidait, on se suivait, on se protégeait.

Cette fraîcheur manque à la télévision, aujourd’hui ?

Tout à fait. Ce n’est plus du tout la même chose, mais on est tombé au bon moment, si vous voulez. Toute l’équipe a eu cette idée au bon moment. J’ai eu des producteurs fous qui ont accepté de nous laisser jouer cette aventure. Nous étions 5 animateurs ! On a tous créé quelque chose ensemble. Honnêtement, je ne sais pas si on pourrait refaire la même chose maintenant ! La télé a bien changé. Et c’est marrant, on revient un petit peu à tout ce qui a été fait avant dans certains programmes.

Est-ce que les enfants sont encore autant attachés à leurs dessins animés quand il n’y a pas d’incarnation ?

C’est bien que vous en parliez, parce que pour moi, c’est ce qui était très important : entre deux dessins animés, il fallait qu’il y ait de l’humain pour relativiser, remettre les choses à leur place.

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Est-ce que maintenant les jeunes regardent des dessins animés ?

Je ne sais pas, peut-être pas tant que ça. Ou alors, les tout-petits. C’est maintenant le rôle des parents. Ils suivent et ils surveillent. C’est mon souhait. Parce que les laisser seuls, c’est pas très drôle. On voit qu’il y a quelques petits problèmes avec certains jeunes, donc il faut que les parents jouent vraiment leur rôle, et les grands frères ou les grandes sœurs suivent un petit peu tout ça. Faut pas les laisser tout seuls. C’est triste.

Vous avez été précurseure avec les mangas qui sont un succès aujourd’hui…

C’est une petite revanche entre guillemets. Ce qui est marrant, c’est que moi, j’ai toujours adoré la bande dessinée qui à l’époque était considérée comme un art encore « inférieur ». Et là aujourd’hui, il y a eu un boum et la bande dessinée a été reconnue. En plus, quand on connaît les dessinateurs, ils sont tous magnifiques et ce sont des gens extraordinaires. C’est pour tout ça que je les adore. Et ça a été pareil pour les mangas, on ne connaissait pas, c’est nouveau, est-ce que c’est bien ou c’est pas bien ? Et c’est un deuxième boum !

Vous étiez directrice des programmes jeunesses de TF1. Comment choisir, pour le public français, quelque chose qui est fait pour des Japonais?

Alors, on est beaucoup plus proches des Japonais qu’on ne le pense. On est plus proches d’eux que des Américains, par exemple. « Goldorak » a eu un énorme succès. Il paraît même qu’il a eu plus de succès en France qu’au Japon ! Pour « Dragon Ball » et « Les Chevaliers du Zodiaque », on s’est rendu compte que c’était la même logique aussi. On avait des psys qui surveillaient tout, qui revisionnaient après et qui coupaient si jamais il y avait problème et on avait leur aval, ou pas, pour diffuser. Tout était fait dans les règles de l’art.

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Est-ce que faire une voix du film « Les Schtroumpfs » vous a fait plaisir ?

Ça c’est drôle, 40 ans après, c’est ça m’a fait tout drôle de participer. Et là où j’étais contente, c’est que Gérard Hernandez a gardé son rôle de Grand schtroumpf. À chaque fois que je le croisais, je l’ai appelé Grand schtroumpf, C’était encore plus touchant.

La télé, c’est fini, vous n’en ferez plus ?

Ce n’est jamais fini, les portes ne sont jamais fermées ! Je fonctionne beaucoup au coup de cœur. Si quelque chose de passionnant arrive et m’est proposé, pourquoi pas ? Mais je ne veux pas faire de la télé pour faire de la télé. Ce qui est sûr, c’est que je ne ferai pas un jeu.

Est-ce que vous venez souvent en Belgique?

Avant, je venais beaucoup plus souvent parce qu’on faisait des tournages du « Club Dorothée ». Je venais pour les spectacles et puis on s’était fait des amis avec la famille de Peyo, Tibet ou Dany… Toute la famille de la bande dessinée, en fait. J’étais toujours bien reçue, on s’entendait très bien. Mais ça fait longtemps que je suis pas venue, c’est vrai…

Dorothée en concert unique en Belgique, le jeudi 16 avril 2026, à 20h.

Entretien : Pierre Bertinchamps

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