L’émission culte «La Semaine des 5 heures» animée par Rudy Léonet et Hugues Dayez sur La Première prend fin, annonce la RTBF jeudi dans un communiqué. Le service public insiste cependant sur le fait que la Première continuera de mettre en avant le cinéma et la musique dès la rentrée en septembre prochain.
Le duo a animé pendant 30 ans l’émission. « C‘est une page qui se tourne non sans émotions, notamment celle que ce départ suscitera auprès des fans », reconnaît la RTBF, qui précise que Hugues Dayez sera présent dès la fin de l’été sur La Première et sur La Trois dans différentes séquences cinéma.
« Dans le contexte de l’évolution des audiences et de la consommation du média radio en soirée, La Première remanie l‘ensemble de la programmation de ses soirées, en gardant une place de choix à la culture et à la musique », explique le service public. « Ce travail s‘inscrit dans la continuité de celui réalisé pour la matinale qui a renforcé la fluidité entre l‘info et la culture. »
La réaction de Rudy Léonet
Dans un message publié sur son compte Facebook, Rudy Léonet critique cette décision « actée depuis longtemps en coulisses, malgré d‘excellentes audiences en radio et en podcast ». Il y voit le choix d‘un « recentrage éditorial assumé, d‘une reprise en main », face à une émission qui « incarnait une voix dissonante, un espace de réflexion libre dans un paysage médiatique de plus en plus polarisé ».
Si c‘est pour des motifs budgétaires que son émission doit passer à la trappe, l‘animateur précise que lui-même avait proposé une baisse volontaire de 12 % de sa rémunération. « Un geste resté sans réponse », regrette-t-il.
Rudy Léonet entrevoit d‘autres raisons à cette suppression. « L’émission et ses animateurs seraient devenus trop encombrants : jugés trop vieux, trop mâles cisgenres, trop ‘‘blancs, trop hétéronormatifs… […] En somme, Dayez et Léonet feraient trop de bruit, prendraient trop de place et ne seraient pas assez alignés sur la grille de La Première dans une RTBF de plus en plus critiquée pour son dogmatisme », tance l‘homme âgé de 64 ans.
Il rappelle que lui et son comparse ne se privaient pas de critiquer des œuvres coproduites par la chaîne publique. C‘est là que résidait leur force : un « regard critique, indépendant et impartial sur l‘actualité culturelle ». Précisément « ce qui dérange la RTBF », selon lui.