France 2 : inquiétude pour l’avenir des magazines du jeudi

Le gouvernement français a réduit le budget du groupe France Télévisions de 50 millions d’euros pour 2018. Des mesures radicales sont prises.

Un coup dur pour le journalisme d’investigation

Le groupe a d’abord annoncé vouloir se séparer de 66 temps pleins sur 1338, puis s’est rétracté en expliquant n’en supprimer que moins d’une quarantaine. Parmi ces emplois en danger, 21 concernent les équipes des émissions de France 2 : «Envoyé Spécial»  (présenté par Elise Lucet) et «Complément d’enquête» (présenté par Thomas Sotto). À terme, il ne restera plus que 20% des reporters.

Le plan économique souhaitait aussi réduire le nombre d’émissions en passant de trois, pour «Envoyé Spécial», à deux par mois et une diffusion mensuelle de «Complément d’enquête» à la place de trois par mois.

«17 CDD ne seront pas renouvelés en juin, et quatre journalistes en CDI vont être transférés au JT. Sur les 27 reporters que comptent actuellement les deux magazines, seuls six vont être maintenus à leur poste. Impossible dans ces conditions de faire une soirée par semaine. La grande majorité des reportages seront désormais confiés à des sociétés de production extérieures», a laissé entendre un journaliste de France Télévisions lundi au Parisien.

Les journalistes se mobilisent

La journaliste d’investigation Elise Lucet s’est insurgée sur Twitter : 

#eliselucet #touchepasmoninfo les mags du Jeudi en danger. #EnvoyeSpecial #ComplementDEnquete . C’est l’indépendance de l’info qui est en jeu pour des raisons budgétaires…#france2

— Elise Lucet (@EliseLucet) 27 novembre 2017

D’autres journalistes ont exprimé leur soutien à leurs confrères de France 2 avec le hashtag #TouchePasAMonInfo en rappelant l’importance de la qualité de l’information donnée par le service public. Les téléspectateurs ont eux aussi exprimé leurs inquiétudes pour l’avenir de leurs émissions préférées.

Une situation moins pire que prévu

Ce mardi, on a appris que Delphine Ernotte, la présidente de France Télévisions, n’envisageait finalement pas de restreindre les équipes des deux émissions du jeudi soir à trois ou quatre reporters.

Thomas Letranchant, directeur de l’information de France Télévisions s’est confié au Parisien : «Dans un contexte budgétaire contraint, l’entreprise réaffirme que l’information est la première priorité du service public et veillera en 2018 comme au-delà à préserver son offre, son indépendance et sa qualité. C’est dans cet esprit que son budget est construit et préservé. Concernant plus particulièrement les magazines du jeudi, partie importante de l’offre d’information du groupe, leur périodicité actuelle sera maintenue et l’effort demandé est de 3 suppressions de temps pleins».

Affaire à suivre …

Camille Grifnée