François Boueyrie (RTBF) : «Le climat, ça me passionne !»

François Boueyrie, nouveau présentateur météo de la RTBF © Martin Godfroid / RTBF
Pierre Bertinchamps
Pierre Bertinchamps Journaliste

Un nouveau look et un nouveau présentateur, la météo de la RTBF fait peau neuve !

Ce lundi 10 novembre 2025, en marge de l’ouverture de la COP 30 au Brésil, la RTBF donne un petit coup de frais sur ses bulletins météo, pour plus de lisibilité, plus de contenus et une large ouverture à la problématique climatique.

Tous les jours, sur La Une, à 19h25 (dans « Ciel partagé ») et à 20h30, pour la météo, François Boueyrie (30 ans) sera en alternance avec Caroline Dossogne, à la présentation des infos du temps. Un visage peu connu du public de la première chaîne qui collabore à « Y a pas de planète B », depuis trois ans, sur Tipik et les Médias de proximité. Rencontre.

Quel est votre parcours ?

Je suis journaliste spécialisé des questions environnementales. Depuis que je suis sorti des études, je me passionne pour tout ce qui touche au changement climatique, la biodiversité, les ressources, les pollutions… J’ai à cœur de transmettre et de faire le lien entre cette actualité, faite d’informations scientifiques, et le grand public. J’essaie de m’y former et j’essaie de le faire le mieux possible.

La météo, c’était une suite logique…

En fait, ce qui m’a beaucoup plu dans le projet, c’est que le journal météo s’est mis au fait de la donnée climatique. C’est typiquement ce à quoi je me prépare et ce qui me passionne. Expliquer et réussir à transmettre cette actualité climatique, ce lien entre météo et climat, mettre du contexte sur nos météos quotidiennes… Je trouve que c’est un défi extraordinairement excitant. La météo, c’est quelque chose qui nous réunit tous, quel que soit notre âge et quel que soit l’endroit où on vit. C’est vraiment ce défi qui m’a poussé à tester le casting. En plus, on va faire du direct, et c’est aussi nouveau pour moi.

Et gérer un fond vert…

Ça s’apprend ! Alors oui, au début c’est un petit peu impressionnant… Je regarde beaucoup ce que fait Caroline Dossogne, qui m’inspire énormément quand je vois sa manière d’aborder un direct. Je m’entraîne et ça va de mieux en mieux. On verra ce lundi… Caroline a une capacité à rendre l’information complètement claire et accessible. Je m’en inspire beaucoup. Si un bulletin doit faire 3 minutes 30, avec elle, ça se termine à 3 minutes 30 ! Je trouve ça impressionnant !

Caroline Dossogne et François Boueyrie

Est-ce facile de synthétiser le climat ?

Oui et non… Parfois, les informations nous paraissent complexes, mais quand on prend le temps de s’y plonger en tant que journaliste – et j’ai la chance de le faire au quotidien – on se rend compte qu’il n’y a rien de bien sorcier. Le plus compliqué, c’est de réussir à transmettre tout ça dans un format réduit. Je pense qu’on se limite à une information qu’on va développer le plus fidèlement possible. Oui ce n’est pas si dur, c’est un sujet comme un autre au final.

Êtes-vous stressé à quelques heures de votre première météo ?

J’alterne entre deux émotions. (rires) Je pense que comme toutes les premières, on est un petit peu impressionné et stressé… Et puis en même temps, je suis très excitée d’y être parce que je m’y prépare depuis quelques mois maintenant et j’ai envie que cette préparation paie. Quand j’entendrai « 3… 2… 1…  direct », là je serai un peu boosté et il y aura le petit coup d’adrénaline dont j’aurai besoin.

Vous abandonnez « Y a pas de planète B » ?

Les deux programmes sont complémentaires. Je vais alterner mon agenda entre « Ciel partagé » et « Y a pas de planète B » parce que ça me permet aussi de traiter des thématiques un petit peu plus larges que le climat et la météo. On parle de la biodiversité… on parle des ressources… on parle des pollutions diverses… Du coup, ça me permet de continuer à me former et de rencontrer des gens très intéressants.

Il n’y a pas d’opinion partisane, ni de militantisme. Je m’en défends beaucoup.

C’est une passion d’enfance ?

C’est arrivé en cours de parcours. Comme tout citoyen, j’entends parler de ces questions et j’ai pu m’y intéresser notamment dans mes études et je me suis rendu compte que c’était un sujet vraiment structurant pour l’ensemble de notre vie, et il va l’être de plus en plus dans le siècle à venir. Il va être structurant d’un point de vue politique, d’un point de vue économique et d’un point de vue lien social. Il va falloir des gens pour être ce lien entre les scientifiques et le grand public, Je pense que ma place est peut-être là.

Est-ce que vous êtes « militant » ?

Même dans « Y a pas de planète B », nous ne sommes jamais militants. Je me bats beaucoup contre cette idée reçue. Il faut être très transparent quand on parle des questions environnementales et expliquer nos sources et pourquoi ces sources sont fiables. Il n’y a aucun militantisme là-dedans. L’objectif est justement de transmettre la réalité scientifique. Il n’y a pas du tout d’opinion partisane, ni de militantisme. Je m’en défends beaucoup… Autant avec « Y a pas de planète B » que pour la météo, on sera très clair sur nos sources. On dira d’où elles viennent, pourquoi on peut leur faire confiance et pourquoi on met en avant cette donnée-là plutôt qu’une autre. Et d’un point de vue du changement climatique, quand on prend le temps de s’y intéresser, on se rend compte qu’il y a un énorme consensus. Vraiment, je ne fais aucun militantisme !

François Boueyrie et Gwenaëlle Dekegeleer

Comment expliquez-vous que le climat intéresse les gens mais que le monde politique s’en détourne ?

Je crois qu’on ne s’est pas encore assez rendu compte à quel point le climat était un enjeu structurant pour l’ensemble de nos vies. On a tendance à le mettre de côté au profit d’actualités qui nous semblent plus chaudes. En fait, on reporte le problème à demain… Mon combat c’est ça, c’est se dire qu’on a tout intérêt à prendre les choses en main maintenant parce qu’on aura beaucoup plus de facilité à la traiter par la suite. C’est simplement une question de pédagogie. Il faut expliquer ces enjeux au grand public, également pour que le politique s’en empare.

Ça vous attriste ?

En tout cas, ça me questionne plus que ça m’attriste. Les choses sont comme elles sont. L’idée en tant que journaliste, c’est de pointer du doigt ces choses qui nous semblent importantes pour la société, pour l’intérêt général, pour le grand public, parce que finalement, on est également un citoyen.

Interview : Pierre Bertinchamps

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