L’Autorité de la concurrence ne croit pas au projet du futur géant française de l’audiovisuel.
Un premier rapport rendu par les services d’instruction de l’Autorité française de la concurrence n’est « pas favorable » au projet de fusion entre TF1 et M6, qui doit créer un géant français de la télévision, a annoncé mardi le dirigeant de M6, Nicolas de Tavernost, en marge de la publication des résultats de son groupe.
Les chaînes entendent toutefois « maintenir le projet tel qu’il a été présenté » et répondre à l’institution dans un délai de trois semaines, a indiqué le président du directoire de M6, proposé comme futur PDG du nouvel ensemble.
Le rapport pointe notamment « des problèmes de concurrence significatifs » dans la publicité télévisuelle, a évoqué M. de Tavernost, et les « remèdes » envisagés pour y remédier « ne permettraient pas de bâtir un projet industriel cohérent » et conduiraient les chaînes à renoncer à leur projet.
Les parties concernées seront auditionnées par le collège de l’Autorité de la concurrence les 5 et 6 septembre, ont précisé dans des communiqués les groupes Bouygues, premier actionnaire de TF1, et RTL, qui possède M6.
La décision finale attendue en octobre reviendra à ce collège, qui n’est pas tenu de suivre l’avis des services d’instruction.
Un regroupement de TF1 et de M6 donnerait naissance à un géant français sur le marché des droits audiovisuels, de la distribution de chaînes et de la publicité télévisuelle, avec environ 75% du chiffre d’affaires français de ce dernier secteur.
Annoncé en mai 2021, ce projet est censé être finalisé début 2023, après avoir également reçu l’accord de l’Arcom (ex-CSA), prévu pour novembre.