Gwendoline Hamon : «J’ai ressenti beaucoup d’empathie»

« J’ai été très touchée par cet ancien pompier, qui a sauvé et aidé tant de personnes », reconnaît la comédienne de 55 ans © Littlebigmedias
Nicole Real Journaliste

Mardi à 21h05, France 5 diffuse un nouvel épisode du magazine « Aidants, il est temps de les aider », animé par Théo Curin.

Hélène, 54 ans, s’occupe jour et nuit de son père Christian, 87 ans, atteint de plusieurs pathologies. Pour lui offrir un vrai moment de détente, la comédienne Gwendoline Hamon (« Cassandre ») a été ravie de prendre le relais pendant 48 heures.

Pourquoi avez-vous accepté ce rôle d’aidante ?

Pour moi, vivre cette aventure humaine était une chance incroyable. Très jeune, grâce à l’Afrique où j’ai grandi, j’ai compris que c’est toujours gagnant-gagnant de s’oublier un peu pour autrui.

Aviez-vous une certaine appréhension sur l’état de la personne à aider ?

Je n’avais aucun a priori. Ma seule crainte était de ne pas être assez forte physiquement s’il fallait porter la personne malade. Mais aucun soin du quotidien ne me dégoûte ou m’angoisse. Ce qui me préoccupait un peu était plutôt de voir la personne gênée par ma présence car pour elle, j’étais une inconnue.

Quelle émotion avez-vous ressentie lors de votre première rencontre avec Christian ?

Beaucoup, beaucoup d’empathie. J’ai été très touchée par cet ancien pompier, ex-grand sportif, qui a sauvé et aidé tant de personnes. Aujourd’hui, pratiquement aveugle et sourd, il est dans un état de grande faiblesse et de sensibilité extrême. Il éprouve de grosses difficultés à se mouvoir. Vivre dans cet état de dépendance absolue après une vie aussi active doit être très, très dur.

Avez-vous aidé l’un de vos grands-pères dans ses dernières années ?

Non, ma mère s’est occupée de mon grand-père maternel, le dramaturge Jean Anouilh. Quant à mon grand-père paternel, il a brutalement été emporté à la suite d’un AVC. En revanche, je me suis occupée de ma grand-mère et de ma mère, décédées à un an d’intervalle.

En tant qu’aidante, quelle a été votre grande difficulté ?

Ma mère a longtemps vécu dans le déni de sa maladie, si bien que le jour où le cancer l’a réellement foudroyée, c’était pratiquement déjà fini. L’annonce de son décès imminent a été un choc terrible. Avant qu’elle ne soit prise en charge dans l’unité des soins palliatifs, j’ai effectué sur ma mère des soins très intimes. Cette expérience humaine m’a appris à surmonter ma pudeur et ma peur.

Avez-vous ressenti les mêmes peurs qu’Hélène ?

Non, parce que pour aider son père, la fille de Christian a complètement mis sa propre vie de côté, ce qui n’est pas mon cas. Elle a arrêté de travailler pour se concentrer uniquement sur son papa. C’est exactement ce qu’il ne faut pas faire. J’espère que cette émission va l’aider à agencer sa vie et trouver le temps de s’occuper d’elle-même.

Cet article est paru dans le Télépro du 25/9/2025

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