Kathy Bates : «  »Matlock » m’a sauvée ! »

Après avoir vaincu de lourds problèmes de santé, l’actrice de 76 ans est revenue à l’écran amincie et revigorée. Dans « Matlock », elle campe une riche septuagénaire qui décide de reprendre sa carrière d’avocate pour mener de nouveaux combats. © RTBF

Débuts difficiles, carrière en dents de scie, étiquette de femme dure, l’actrice de 76 ans a tout connu. Avec la série «Matlock» (à découvrir ce mardi à 21h15 sur La Une), elle vient de retrouver le succès alors qu’elle s’apprêtait à jeter l’éponge.

Idole des fans de films frissonnants après avoir été la cultissime Annie Wilkes, qui séquestre et torture son écrivain favori dans « Misery » (1990), et campé régulièrement des personnages inquiétants dans la série « American Horror Story », Kathy Bates n’est pourtant pas à réduire à cette seule catégorie.

Problème d’image

Talentueuse actrice de théâtre dès sa conquête de Broadway, elle peine à trouver sa place au cinéma. En cause : un physique ni gracieux ni romantique aux yeux de la profession. Et doit sa chance à Dustin Hoffman qui coréalise « Le Récidiviste » en 1978 et lui offre un second rôle. « Il a apprécié mon jeu, m’a choisie tout de suite », se souvient-elle avec reconnaissance. Sa gratitude va aussi à son producteur, Saul Zaentz. Il soutient Bates à chaque fois qu’elle veut rentrer chez elle, et l’aide à surmonter ses complexes.

Kathy découvre que ce chemin sinueux la rend plus forte en lui réservant des cadeaux inattendus mais payants : résilience, obligation de trouver des personnages à sa mesure et longévité de carrière dont certaines de ses homologues, certes plus jolies, ne jouissent plus aujourd’hui car leur beauté s’est fanée.

Tout sauf ordinaire

Bates s’en sort en variant les emplois, impose sa polyvalence avec d’excellents films dont « Titanic », « The Blind Side » et « Primary Colors » où, aux côtés de John Travolta et Emma Thompson en sosies de Bill et Hillary Clinton, elle campe une conseillère politique sans scrupules mais efficace. « Je ne suis pas une femme magnifique. Je n’ai jamais été une ingénue mais une comédienne de caractère », confie-t-elle au New York Times. « Les rôles que j’ai eu la chance d’obtenir étaient difficiles mais sortaient de l’ordinaire. »

Être patiente !

Cela lui a appris l’humilité et la sagesse. « Il faut être patiente, croire que le bon rôle viendra au bon moment. Je continue à suivre ce chemin, même si cela peut paraître un peu cliché », ajoute l’antistar à Variety. « C’est un parcours spirituel, je veux avoir le courage de le poursuivre, que cela me procure quelque chose d’agréable ou non. » Hélas, si Kate a enfin le vent en poupe, elle l’a en proue à plusieurs reprises dans sa vie privée.

Encore d’attaque

En 2003, on lui diagnostique un cancer des ovaires. Elle le cache au public, subit opérations et traitements en continuant de travailler. Neuf ans plus tard, la voilà rattrapée par un cancer du sein et un lymphœdème. L’artiste se croit finie, songe à la retraite. Mais CBS lui propose le rôle de la riche Madeline Kingston qui, sous pseudo, reprend sa carrière d’avocate à la fois pour de secrets desseins et pour combattre tout manque d’éthique, dans la série « Matlock ». Revigorée, amincie, enthousiaste, Kathy Bates se remet en selle : « Ce personnage mature démontre qu’on peut encore être d’attaque à la septantaine. » L’immense succès du feuilleton lui a fait oublier toute idée de renonciation : « J’aimerais rester encore vingt ans, même si cela nécessite un déambulateur orné de pierres Swarovski ! »

Cet article est paru dans le Télépro du 15/5/2025

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