«La Cadran de la destinée» : Indiana Jones face à son destin

Harrison Ford affichait 79 ans au compteur quand il tourna ce 5e opus, en compagnie de Phoebe Waller-Bridge © Lucasfilm

Dans « Indiana Jones et le Cadran de la destinée », jeudi à 20h45 sur RTL tvi, Harrison Ford enfile avec classe ses habits d’archéologue baroudeur pour la cinquième et dernière fois.

Harrison Ford avait 39 ans lorsqu’il a incarné pour la première fois Indiana Jones, le personnage créé par George Lucas et Steven Spielberg. Quarante ans plus tard, en 2021, il a accepté de ressortir son vieux blouson de cuir, son chapeau bosselé et son fameux fouet, sans être pour autant ridicule. « J’ai toujours eu beaucoup d’ambitions pour Indiana Jones : à chaque film, j’ai souhaité apporter quelque chose de nouveau dans son caractère. Ici, il a vieilli, mais il apprend toujours, comme nous tous. Ça s’appelle l’expérience », confiait l’acteur à Cannes en 2023 lors de l’avant-première d’« Indiana Jones et le Cadran de la destinée ».

Indy rajeunit

Paradoxalement, l’introduction du film met en scène un Indy, rajeuni numériquement, qui se bat contre les nazis à la fin de la Seconde Guerre mondiale pour leur dérober un mystérieux cadran fabriqué par Archimède. « C’est bien mon visage. Lucasfilm possède chaque plan de tout ce qu’on a tourné ensemble depuis quarante ans. Ce lifting digital servait l’histoire », justifie le comédien.

Par la magie du digital, Harrison Ford a perdu quarante ans au début du film © Lucasfilm

« Nous disposions de centaines d’heures de rushes, des gros plans, des plans moyens, des plans larges, avec tous types d’éclairage, de nuit comme de jour. Je filmais Harrison Ford comme un acteur de 79 ans qui jouait un homme de 35 ans le lundi, et je pouvais voir dès le mercredi des images où sa tête avait été remplacée », indique James Mangold, le réalisateur de ce cinquième opus.

New York à Glasgow

La suite du film se passe en 1969. Fraîchement retraité, l’archéologue va voir débarquer sa filleule Helena (Phoebe Waller-Bridge). Trafiquante d’objets d’art, elle veut retrouver le cadran pour le vendre, mais Indy, décidé à l’en empêcher, va la suivre de près. Le voilà de nouveau pourchassé par des nazis, persuadés que l’objet convoité peut les aider à voyager dans le temps.

On retrouve alors le baroudeur en pleine parade new-yorkaise célébrant le retour des premiers astronautes qui ont marché sur la Lune. Une longue séquence spectaculaire avec un millier de figurants filmée sur St. Vincent Street à Glasgow, transformée pour l’occasion en Manhattan en août 1969. L’équipe a passé trois semaines à habiller l’artère principale de la ville écossaise avant de la fermer sept jours au public, le temps du tournage. Indy y réalise une stupéfiante poursuite à cheval qui s’achève dans les tunnels du métro. Pour cette scène, le chef décorateur a créé une réplique grandeur nature d’une station de métro de New York dans les studios londoniens de Pinewood, où sont réalisés les James Bond.

À cheval surles doublures

À son grand regret, Harrison Ford a été doublé par un cascadeur. « Je monte toujours à cheval. Je l’ai fait toute ma vie, et cela n’a vraiment rien d’héroïque. Mais pas dans les films, les compagnies d’assurances ne me le permettent plus, tout comme les cascades. » La star a quand même tenu à assurer certaines scènes de combat. « J’ai adoré le regarder se battre sans en avoir l’air, avec cet air détaché caractéristique d’Indiana Jones », confie James Mangold.

En juillet 2021, une artère de Glasgow a accueilli la parade new-yorkaise des astronautes de retour de la Lune. Mais c’est une doublure qui tourna la scène de poursuite à cheval… © PA Images via Getty Images

Pour produire ce film à grand spectacle tourné entre le Maroc, la Sicile, l’Écosse et l’Angleterre, Steven Spielberg n’a pas hésité à dépenser 256 millions d’euros alors que le premier volet, sorti en 1981, n’en avait coûté que 16. Malgré cet investissement, le blockbuster a attiré moins de spectateurs qu’espéré. L’été de sa sortie, en 2023, Indy s’est fait voler la vedette par une certaine… Barbie.

Le vrai cadran

Elle ne permet pas de voyager dans le temps, mais la machine qui a inspiré le « Cadran de la destinée » se trouve au musée archéologique d’Athènes. Elle a été retrouvée en 1900 dans l’épave d’Anticythère, un navire naufragé vers 70-60 av. J.-C.


Le mystérieux mécanisme d’Anticythère est conservé au Musée archéologique d’Athènes
Heritage Images/Getty Images

Ce mécanisme de bronze, d’une précision redoutable, permettait de modéliser le mouvement des planètes, de prédire les éclipses et autres phénomènes célestes. Ses minuscules pièces de 1,5 mm sidèrent les chercheurs qui se demandent encore quels outils ont pu être employés pour créer, à l’époque, ce premier ordinateur analogique connu.

Cet article est paru dans le Télépro du 13/11/2025

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