
« La Petite Sirène » : défi technique et polémique
Inédit sur RTL tvi ce jeudi soir : le classique de Disney dépoussiéré par Rob Marshall.
En adaptant en prises de vues réelles « La Petite Sirène », Rob Marshall signait, en 2023, son cinquième film musical et sa quatrième collaboration avec Disney. Autant dire que le réalisateur était comme un poisson dans l’eau au moment d’entamer l’aventure… Et pourtant, les complications et les polémiques n’ont pas manqué !
« J’adore le personnage d’Ariel. Elle ne fléchit pas », explique à TF1 le réalisateur américain de 62 ans qui raconte l’alchimie entre son prince et sa sirène, la mise à jour nécessaire du conte de Hans Christian Andersen, mais aussi son tournage incroyablement compliqué.
Tournage à l’air libre
Dans « La Petite Sirène », les séquences sous-marines sont essentielles et pourtant, le tournage s’est fait… à l’air libre ! Rob Marshall explique : « Nous avons tourné sur un plateau avec des écrans bleus. Tous nos acteurs se trouvaient dans d’énormes appareils, des bras de grue avec de grands cercles qui les entouraient. Ils volaient littéralement parce que personne n’était jamais au sol. C’était incroyablement compliqué car nous avons dû organiser tout cela en amont, avant que les acteurs soient là, afin que notre équipe chargée des cascades sache comment les déplacer et comment on allait filmer chaque séquence. Nous avons utilisé ce que l’on appelle la prévisualisation, ce qui revient presque à créer un minifilm à l’avance pour savoir comment travailler. Il a fallu quatre ans et demi pour réaliser ce remake en live action ! »
Sirène afro-américaine
Pour interpréter Ariel, Rob Marshall a choisi la chanteuse afro-américaine Halle Bailey, dont ce fut, à 21 ans, le premier rôle d’envergure. La nouvelle héroïne emprunte à son modèle sa chevelure rousse, faite ici de dreadlocks. Les chansons, plus nombreuses que dans le dessin animé, sont interprétées par la jeune artiste à la voix envoûtante, puissante et douce.
Pourquoi une actrice noire pour incarner un personnage à la peau blanche dans le dessin animé d’origine ? Un élan « wokiste » ? Ce choix provoqua de vives polémiques et divisa les réseaux sociaux, certains arguant que l’héroïne ne pouvait être noire car basée sur le conte d’Andersen. Derrière le hashtag #NotMyAriel se sont déversés des flots de commentaires racistes.
« Et pourquoi pas ? », répond à TF1 le storyteller Sébastien Durand, spécialisé dans les films Disney. « Qu’est-ce qui dans le conte et dans les chansons empêche d’imaginer Ariel noire ? Absolument rien », insiste-t-il. Rappelant que le dessin animé de 1989 doit son succès « à ses musiques au rythme caribéen qui n’ont rien à voir non plus avec le conte écrit par Andersen dans le Danemark du XIXe siècle. Personne n’a jamais réellement vu de sirène et rien n’empêche donc, par principe, d’en imaginer une qui soit noire. »
Cet article est paru dans le Télépro du 1er mai 2025.
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