«La Sirène» : 3 questions à la réalisatrice Sepideh Farsi

Une œuvre profonde et sensible © Grandfilm

Un film d’animation à découvrir ce mercredi à 23h15 sur Arte.

1980, dans le sud de l’Iran. Les habitants résistent au siège des Irakiens. Omid, 14 ans, attend le retour de son grand frère du front. Mais comment résister en temps de guerre sans prendre les armes ?

Où avez-vous vécu pendant la guerre Iran-Irak ?

J’étais adolescente quand la guerre a éclaté. Je suis restée en Iran jusqu’en 1984 et j’ai vécu la deuxième moitié de la guerre depuis la France. J’étais obligée de partir car on ne m’autorisait pas à suivre des études en Iran et que j’avais connu la prison pour mon activisme au lycée. À l’époque, nous vivions comme des doubles dissidents : nous n’avions plus voulu de la monarchie et nous ne voulions pas plus du pouvoir des religieux. Le régime nous considérait comme des ennemis de l’intérieur.

Quel message voulez-vous porter à travers l’histoire d’Omid ?

En cherchant son frère parti au front, Omid, malgré son jeune âge, songe à ce qu’aurait pu être sa vie sans cette révolution et sans cette guerre. Mais il ne se résigne pas et s’engage. C’est ce que nous ressentions au début des années 1980 : nous avions le sentiment qu’on nous avait volé quelque chose. C’était une révolution volée – c’était dramatique, comme si on avait raté une marche. Et ça n’a fait qu’empirer…

Quel est votre espoir pour la société iranienne ?

Malgré l’intensité de la répression du régime, la rébellion a toujours sa place. Le pouvoir est fragilisé par de profondes fractures et je pense que la chute du régime est pour bientôt.

Cet article est paru dans le Télépro du 23/10/2025

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