Elle a fait le succès de la VRT puis de VIER, en Flandre, et veut maintenant investir le paysage francophone. Woestijnvis va donner un coup de pied dans la fourmilière de la production
L’information a eu l’effet d’une petite bombe, lors de la 2e rencontre du Plan TV au CSA, la semaine dernière. Alors que le sujet était le marché flamand de la télévision, Sam De Graeve, le directeur de Woestijnvis, venait expliquer la success-story de la société de production flamande à qui on doit des grandes marques de programmes comme «Man bijt hond», «De XII werken van Vanoudenhoven» ou «De Slimste mens ter wereld». A la fin de son élocution, le directeur a annoncé que 2015 serait une année charnière pour «Le Poisson du désert» (la traduction littérale du nom flamand), avec comme ambition, la conquête du marché francophone.
Aller plus loin que les terrains de foot
La rencontre avec le secteur de l’audiovisuel au CSA a permis de faire un état des lieux de la production coté wallon. Faute d’investissements de la part des éditeurs, la Fédération Wallonie-Bruxelles est à la traîne par rapport à la Flandre qui a connu un boum de la production dans les années nonante. Mais tout n’est pas perdu ! «Ce ne sera pas facile, et je ne sais pas si on va réussir, mais nous sommes très motivés pour ce projet !»«Nous ne cherchons pas un nouveau territoire pour pousser nos concepts sur les télévisions francophones», précise De Graeve. «Nous voulons être créatifs ici aussi, et proposer des nouveaux formats au public de Wallonie et de Bruxelles. C’est notre objectif principal.»
Marché francophone et flamand très différents
C’est un obstacle difficile, mais je ne pense pas qu’au niveau de la créativité, la Wallonie soit un autre monde que la Flandre. Nous sommes très belges et nous rions d’ailleurs des mêmes choses de part et d’autre de la frontière linguistique.» Mais la France ne serait-elle justement pas l’étape ultime de Woestijnvis ? «Tout le monde dit que notre démarche est folle parce que pour réussir du côté francophone, il faut d’office passer par la France pour être vu et reconnu en Belgique.
A l’heure actuelle, nous préférons venir s’installer sur le marché wallon. Nous sommes en train d’étudier la situation et le marché. L’avenir nous dira si nous faisons le bon choix !»