« Le Canard à l’orange » : savoureuse comédie culte

© Céline NIESZAWER

Jeudi soir, France 2 fait le choix de la bonne humeur avec cette pièce fétiche du théâtre de boulevard. Bonne dégustation !

Écrite par le dramaturge écossais William Douglas-Home en 1967, la pièce « Le Canard à l’orange » concentre le savoir-faire de cet auteur prolixe en comédies légères, empreintes de finesse, d’élégance aristocratique et d’humour typiquement britannique. Deux heures de quiproquos, de portes qui claquent, de répliques piquantes. Elle fut adaptée en français par le dramaturge Marc-Gilbert Sauvajon. Une comédie au rythme soutenu, mise en scène ici par Nicolas Briançon et interprétée par lui-même, Anne Charrier, Sophie Artur, Alice Dufour et François Vincentelli.

Quiproquos et séductions

Nous rêvons tous de retrouver l’être que nous aimons et qui s’éloigne. Mais qui pourrait le faire avec autant de jubilation que Hugh Preston ? Animateur-vedette de télévision, il est marié depuis quinze ans à Liz qu’il trompe avec de nombreuses maîtresses. Un vendredi soir, Hugh apprend que sa femme a un amant. Au pied du mur, elle avoue sa liaison avec un homme avec qui elle compte partir le dimanche. Hugh offre à sa femme de prendre les torts à sa charge, de se faire prendre en flagrant délit d’adultère au domicile conjugal avec sa secrétaire, et invite l’amant à passer le week-end à la maison. Voici donc Liz (la femme), Hugh (le mari), John (l’amant), Patricia (la secrétaire de Hugh), plus Mme Grey (la gouvernante) et un canard récalcitrant, réunis pour un week-end au cours duquel Hugh va tout faire pour reconquérir sa femme…

Tambour battant

Menée à un train d’enfer par cinq comédiens survoltés, la comédie british de William Douglas-Home trouve ici une nouvelle jeunesse. Cette version recueillit d’ailleurs sept nominations aux Molières 2019 et décrocha le Molière du Meilleur second rôle masculin pour François Vincentelli.

Un des succès de Jean Poiret

Ce vaudeville a cependant connu bien d’autres metteurs en scène et comédiens… En France, il a été adapté une première fois en 1962 par Jean Le Poulain, puis mis en scène en 1971 par Pierre Mondy, avec Jean Poiret – qui en avait réécrit certains dialogues – dans le rôle principal, et Alain Lionel dans celui de l’amant. L’interprétation de Jean Poiret en fit un grand succès, adapté à la télé en 1979.

En 1993, Pierre Mondy et Alain Lionel proposent une nouvelle mise en scène avec Michel Roux et Nadine Alari dans les rôles principaux, et toujours Alain Lionel dans celui de l’amant. La pièce sera reprise en 2004 dans une mise en scène de Gérard Caillaud, avec Gérard Rinaldi dans le rôle de Hugh. Nous en arrivons ensuite à la version de Nicolas Briançon, en 2019. Le fameux canard à l’orange a inspiré de nombreuses autres adaptations, pour la scène et pour le cinéma.

Un canard invisible

Mais pourquoi ce titre culinaire intrigant ? On y parle à plusieurs reprises d’un canard qui doit être consommé, du canard à l’orange, mais le volatile n’est jamais visible… Un clin d’œil ironique qui constitue l’élément moteur de la pièce et qui relance sa belle dynamique.

Cet article est paru dans le Télépro du 7/08/2025.

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