Le personnel des télés locales a manifesté devant le cabinet de Jacqueline Galant à Namur


BELGA PHOTO MAXIME ASSELBERGHS © BELGA PHOTO MAXIME ASSELBERGHS

À l‘initiative des syndicats chrétien CNE et socialiste SETCa, en préavis de grève, une centaine de représentants des médias de proximité en Fédération Wallonie-Bruxelles ont manifesté mardi devant le cabinet de la ministre des Médias, Jacqueline Galant (MR), à Namur.

La ministre a proposé fin mai une « pièce à casser », à savoir un projet de réforme des médias de proximité, réduisant leur nombre de 12 à huit d‘ici à cinq ans, soit un par province – à l‘exception du Hainaut et de Liège, qui en conserveront deux. La proposition prévoit aussi la fin de l‘indexation des subventions à partir de 2026, assortie d‘une diminution progressive des aides à la promotion de l‘emploi (APE).

Dirigeants, journalistes et cadreurs, mais aussi plus largement tout le personnel des médias concernés, sont venus à Namur pour réclamer une réforme plus en phase avec la réalité du secteur. Les fusions rendues obligatoires par la réforme sont au centre de la contestation.

Boukè, Matélé et Canal Zoom sont concernés en province de Namur. Tout comme Antenne Centre, Télé MB, Télésambre et NoTélé dans le Hainaut, où seuls deux médias pourront subsister. Ces médias revendiquent leurs identités propres et leurs spécificités.

Des aménagements budgétaires sont également attendus par l‘ensemble des médias de proximité, qui craignent des licenciements conjugués à une baisse de qualité de l‘information locale.

Une rencontre sans avancée

En marge de cette manifestation et alors qu’un préavis de grève est en cours, la CNE et le SETCa ont été reçus par Jacqueline Galant (MR). Leurs représentants sont toutefois sortis de leur réunion avec une certaine amertume, estimant « faire face à un mur ».

« Nous étions contents de pouvoir enfin rencontrer la ministre, mais nous ne sommes pas du tout rassurés », a déclaré Valérie François, secrétaire permanente CNE. « Selon elle, c’est seulement quand les ASBL à la tête des médias devront prendre des décisions en termes de fonctionnement et d’emploi que la concertation sociale aura lieu d’être. »

« La ministre a indiqué aux syndicats qu’elle comprend les inquiétudes des travailleurs, car une réforme implique effectivement des changements », a réagi le cabinet de la ministre. « Toutefois, Jacqueline Galant n’est pas l’employeur de ces travailleurs. Elle continuera donc à s’entendre avec les directions, qui devront ensuite se concerter avec les syndicats. »

« Cette réforme est une opportunité », a aussi rappelé le cabinet. « Il est évident que la Fédération Wallonie-Bruxelles ne pourra pas continuer à financer 12 médias de proximité sur un territoire aussi petit que le nôtre. Si on peut le regretter d’un point de vue du pluralisme, la fusion entre Rossel et IPM montre bien que, pour rester compétitifs, les acteurs médiatiques doivent s’allier. On comprend donc les inquiétudes, mais il faut réformer. »

Le projet de réforme sera bien présenté aux syndicats avant son passage au gouvernement, ont encore assuré les collaborateurs de la ministre. En attendant, la CNE et la SETCa restent déterminées à faire entendre la voix des travailleurs. Une nouvelle action est prévue le mardi 8 juillet, lors de la prochaine réunion entre la ministre et les médias de proximité.

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